En direct de Barcelone : Une semaine après la convention VMworld 2016 à Barcelone, la fondation OpenStack a également rassemblé ses troupes (partenaires, développeurs, clients et intégrateurs) dans la capitale catalane pour son OpenStack Summit (du 25 au 27 octobre). Elle entend renforcer l’adoption de la plate-forme cloud open source dans les entreprises. Six ans après la création de la fondation, qui rassemble les principaux acteurs de l’industrie des nouvelles technologies, les déploiements progressent selon des études réalisées par 451 Research qui présentent des projets utilisant des clouds privés. « Les entreprises utilisent OpenStack pour des opérations importantes pour leurs activités ; elles s'en servent pour évoluer dans un paysage changeant dans lequel la rapidité de développement et de déploiement des logiciels est l'élément principal d'un avantage concurrentiel », a indiqué ce matin Mark Collier, COO de l'OpenStack Foundation.

Les principaux usages d'OpenStack dans les entreprises.

« Près de 72% des déploiements OpenStack ont lieu dans des entreprises de 1 000 à 10 000 employés. En outre, 5% des clouds OpenStack sont installés dans des entreprises de plus de 100 000 employés », indique l’étude de 451 Research. Selon un communiqué de presse de la fondation, « OpenStack traite des charges de travail qui importent pour les entreprises, pas seulement des opérations de test et développement. Cela comprend les services d'infrastructure (66%), les applications d'entreprises et données importantes (60% et 59%, respectivement), ainsi que les services web et commerce électronique (57%) ».

Des projets toujours modestes en Europe

Mais il s’agit encore de projets modestes, nous a expliqué Franz Meyer, vice-président EMEA chez Red Hat. « Nous constatons qu’il y a beaucoup de petits projets avec une ou deux applications spécialement développées pour la plate-forme OpenStack et la question de la maintenance se pose ensuite très vite avec des mises à jour à gérer tout en maintenant la production. Mais nous accompagnons les clients un peu partout dans le monde avec une équipe dédiée reposant sur les ressources issues de l’acquisition d’eNovance il y a deux ans déjà ».

Il est vrai qu’avec pas moins de 17 briques principales pour la dernière version baptisée Newton (Nova, Glance, Swift, Horizon, Keystone, Neutron, Cinder, Heat, Ceilometer, Trove, Sahara, Ironic, SearchLight, Designate, Zaqar, Barbican et Manila) disponible depuis le 6 octobre dernier, l’architecture OpenStack ne s’est guère simplifiée. Les utilisateurs ne sont bien sûr pas obligés d’utiliser tous ces modules - le SDN par exemple provient bien souvent d’un autre fournisseur – ce qui explique le développement de sociétés de services comme Mirantis spécialisée dans l’intégration OpenStack. Mais tout n’est pas si rose dans le petit monde open source. Juste après l’acquisition de TCP Cloud, Mirantis a annoncé des licenciements – près de 300 personnes - et HPE a considérablement réduit la voilure de son équipe Helion à Seattle pour se rapprocher de Suse. Mais « la demande en compétences techniques à l'âge du cloud natif est forte », a déclaré Clyde Seepersad, directeur général des formations et certifications à la Linux Foundation.

L'Asie moteur de croissance pour OpenStack 

Si les fournisseurs de services cloud ont massivement adopté OpenStack, avec des investissements humains et financiers conséquents pour optimiser la plate-forme – Rackspace revendique aujourd’hui près de 5 000 administrateurs certifiés OpenStack – 80% des clients ne proviennent pas de l’industrie IT, a souligné Mark Collier à Barcelone. Toujours selon l’étude 451 Research, 20% sont donc issus du secteur des nouvelles technologies, 15% de l’industrie manufacturière, 16% de la distribution et de l’hôtellerie, 10% des services professionnels, 7% des soins de santé, 9% de la banque/assurance, 6% des services publics et de l'éducation, 5% des transports, 5% encore des médias et de la communications et 4% de l'énergie.

L'implantation d'OpenStack dans les différents secteurs d'activités.

Si créer des logiciels, c’est régler des problèmes comme l’a indiqué Mark Collier, la plate-forme cloud open source est désormais sortie de son berceau. Selon l'OpenStack Market Monitor de 451 Research, l'ensemble des recettes liées à OpenStack devrait dépasser les 5 milliards de dollars en 2020 avec une croissance forte attendue en Asie, mais aujourd’hui les contrats sont encore difficiles à signer. Les deux frères ennemis Red Hat et Mirantis ont toutefois annoncé juste avant cet OpenStack Summit un partenariat mondial avec l’équipementier télécoms Ericsson pour le premier, et un accord avec NTT Communications pour le second.