Les égarements d'Oracle en matière de cloud - à l'époque il n'y pas si lointaine encore où le géant américain misait à tout crin sur la SOA - semblent définitivement enterrés. Et ce n'est pas sa dernière offre Dedicated Region Cloud@Customer qui viendra montrer l'inverse. Au contraire, Oracle vient de réussir - sur le papier du moins - à rattraper AWS Outposts et Microsoft Azure Stack en matière de cloud hybride. Avec cette solution - disponible dans 39 pays dont la France -, Oracle amène tout simplement dans les datacenters des entreprises l'ensemble de ses services cloud, auxquels viennent s'ajouter une batterie d'API et de SLA. « Avec Oracle Dedicated Region Cloud@Customer, les clients gardent le contrôle des données et de la sécurité physique et obtiennent de nouvelles fonctionnalités et mises à jour de sécurité dès leur mise à disposition dans les régions de cloud public d'Oracle », a annoncé Clay Magouyrk, vice-président exécutif de l’ingénieure Oracle Cloud Infrastructure. En termes de pré-requis, l'entreprise devra s'assurer que le site accueillant l'offre d'Oracle dispose d'une alimentation minimum de 0,5 mégawatt et d'une surface de près de 205 mètres carrés, sachant que le délai de mise en oeuvre est compris entre 5 et 6 mois.

Un total de 50 services est proposé dans Dedicated Region Cloud@Customer, répartis entre des services et solutions en puissance de calcul (bare metal, VM, HPC et GPU, gestion OS), stockage (stockage objet, archivage, bloc, fichiers, passerelle de stockage et transfert de données), data management (base de donnée autonome, database cloud services, Exadata Cloud@Customer, database cloud service, MySQL database, NoSQL database...), services développeurs (Container Engine pour Kubernetes, Weblogic Server, Visual Builder...), gestion (Email delivery, resource manager, monitoring...), analytique (Analytics Cloud et Streaming), sécurité (DNS et Traffic Management, Load Balancing, Health Checks et Fast Connect VCN).

Un taux de disponibilité assuré de 99,95%

« Vous pouvez choisir entre bare metal, compute, VM et GPU, des services de base de données comme Autonomous Database et Exadata Cloud Service, des services basés sur des conteneurs comme Container Engine pour Kubernetes et des services d'analyse comme Data Flow qui vous permettent d'améliorer et de consolider les workloads hérités de façon transparente et de les consolider sur une seule plateforme pour réduire considérablement le TCO sans nécessiter de ré-architecture », a indiqué Clay Magouyrk. « Vous avez également accès à un ensemble complet de services de développement comme API Gateway et Events Service qui peuvent vous aider à moderniser progressivement la pile en place, réduisant ainsi le risque et les dépenses liés à l'adoption de nouvelles technologies. Vous pouvez exécuter des applications avec les mêmes SLA pour la disponibilité, la gestion et les performances que la région publique d'Oracle et rapprocher les services cloud des données et des applications qui ne passeront pas au cloud public pendant plusieurs années ». Sans surprise, Dedicated Region Cloud@Customer est également conçu pour tourner sans couture avec les produits SaaS maison (ERP-Financials, HCM, SCM...).

En termes de SLA, Oracle garantit un taux de disponibilité de 99,95% et assure contractuellement une performance sur le stockage (IOPS) et le réseau. Côté sécurité, des certifications SOC 1 et 2, ISO 27001/27017 et le support de NIST 800-53 rev4 sont proposés, tout comme du support 24/7. Concernant les tarifs, Oracle annonce que son toute son offre est disponible à partir d'au moins 500 000 dollars par mois dépensés sur 3 ans. Autre exemple de tarification : le service seul Oracle Autonomous Database sur Exadata Cloud@Customer - l'automatisation étant devenu ces derniers mois le fer de lance de la stratégie du fournisseur américain y compris en France - est proposé à partir d'un montant minimum dépensé par mois de 10 800 dollars. Si Oracle a pris soin de comparer sa dernière offre avec AWS Outposts et Azure Stack - et sans grande surprise la faire ressortir au-dessus de la mêlée - le fournisseur n'a cependant pas fourni de tableau comparatif mettant face à face le coût de son offre avec les équivalents en achat de licence sur plusieurs années. Au-delà d'une addition incertaine en faveur du cloud, la question se pose également sur l'opportunité pour les entreprises de mettre tous leurs oeufs dans le même panier avec le risque inhérent que cela induit en termes de réversibilité.