Oracle a annoncé jeudi avoir porté plainte contre Google, accusant le système d'exploitation mobile Android de violer des brevets et copyrights liés à Java. « En développant Android, Google a volontairement et directement enfreint la propriété intellectuelle de Java détenue par Oracle », indique Karen Tillman, porte-parole de l'éditeur de bases de données.

Lorsque Google a développé Android, il a inclus une technologie compatible avec Java, appelée Dalvik. Or, cette dernière a été créée comme une version « clean room » de Java, c'est-à-dire que la firme de Mountain View l'a programmée en partant de rien et sans utiliser de technologie Sun, affirme Ken Dulaney, analyste chez Gartner. « Vous ne pouvez pas juste prendre une application Java issue d'un environnement Sun, dans lequel elle est licenciée, et la faire tourner sous Android. Il faut d'abord la compiler avec Dalvik ». Pour Oracle, Dalvik est un concurrent de Java et viole de nombreux brevets. Il est probable que la motivation d'une telle plainte provienne du succès de l'OS mobile sur le marché du smartphone. « Ils possèdent Sun et maintenant ils veulent récupérer les royalties sur le langage », déclare Ken Dulaney. Google aurait d'ailleurs embauché certains des ingénieurs Java de chez Sun, d'où la motivation d'Oracle à bloquer ces infractions et évidemment à toucher des dommages et intérêts.

Une plainte un peu faible

Ken Dulaney estime que l'affaire sera difficile à prouver pour la société de Larry Ellison, et que la bataille juridique pourrait tendre à s'éterniser. Surtout si l'on se réfère au récent jugement SPSS contre WPS qui risquerait de faire jurisprudence dans le domaine : « le copyright des programmes informatiques ne protège pas les langages de la copie ».

Illustration : Ken Dulaney, analyste chez Gartner (crédit Photo : D.R.)