En direct de Santa Clara Créée en 2010, Big Switch Networks repose sur une idée simple « l ‘innovation autour d’un mouvement appelé SDN », nous a expliqué le CEO de la start-up, Doug Murray. En 2013, la jeune entreprise a commercialisé son premier produit, un switch virtuel, puis en 2014 son deuxième produit, Big Cloud Fabric, et enfin dernière annonce une meilleure intégration avec VMware. L’entreprise qui a réussi à lever 47 millions de dollars auprès de Khosla Ventures, Index Ventures et Morgenthaler Ventures, emploie aujourd’hui une centaine de personnes avec des bureaux à Santa Clara mais aussi Tokyo. « Nous travaillons sur les derniers détails concernant l’ouverture d’un bureau en Europe en 2016 », nous a assuré le dirigeant.

« Nous sommes une compagnie logicielle et nous travaillons au niveau bare-metal pour les switchs. Dell est par exemple un de nos partenaires pour la revente de nos solutions. Aujourd’hui quand vous achetez un switch chez Dell, vous avez, comme pour les serveurs, le choix de l’OS ou de la plate-forme de virtualisation. Ce sont les premiers à faire ça et nous pensons que HP va également le faire ». A contrecourant du principal rival Cisco avec sa plate-forme ACI, une petite révolution s’annonce dans le domaine des réseaux. « Les géants du web ont repensé le réseau en le taillant suivant leurs besoins. Nous avons repris ce design en l’industrialisant […] Nous ne vendons pas à Google ou Facebook qui sont parmi les grandes compagnies du web mais nous voulons apporter les mêmes bénéfices sur le réseau aux autres entreprises. »

Une plate-forme de base avec personnalisation  

La croissance de Big Switch a été de 100% l’année dernière grâce à l’arrivée des premiers produits et des partenariats ont été noués avec le taïwanais Accton, Open Computer Project, Quanta, Dell, Juniper et HP Networking. « Nous considérons aujourd’hui que la base est identique et que le logiciel fait toute la différence. Accton fabrique ainsi certains produits pour Juniper, sur les chaînes les produits sont identiques avec personnalisation à la fin ». Pour la communication entre les switchs, Big Switch utilise Open Flow qui va devenir courant pour les liens entre les équipements réseau, assure le CEO.

Big Switch compte 50 clients (BT par exemple) dans le monde à ce jour (USA, EMEA et Japon), avec des contrats d’un million d’euros en moyenne. « Nos premiers clients sont des compagnies technologiques comme Google mais en plus petits. Des entreprises qui veulent un cloud comme ces grandes compagnies du web ». Le second marché de la start-up est constitué par les services publics comme le gouvernement américain. Enfin, le troisième débouché de la société est celui des opérateurs, trois au Japon utilisent déjà ces solutions.

Prêt pour la containérisation des applications 

Big Switch se concentre aujourd’hui sur la plate-forme VMware car le marché OpenStack est encore très jeune. « La majorité des charges de travail chez nos clients reposent sur VMware mais nous regardons aussi l’avenir notamment pour l’orchestration des VM et bientôt des containers », nous a indiqué Prashant Gandhi, vice président en charge du marketing produit. Et pour se distinguer des solutions traditionnels, le responsable marketing explique que Big Switch propose de construire un réseau hautement résilient avec des cartes 10/40 Gigabits et 100G pour certaines top entreprises seulement. « C’est un design que nous avons en interne ».

Selon M. Gandhi, les clients adhérent avant tout pour la simplicité et l’agilité pour les applications, notamment celles containerisées quand la technologie sera mature. Si l'équipe de Big Switch semble confiante quant à son développement, le petit poucet a encore fort à faire pour contrer le géant Cisco qui avance à grand pas avec sa solution de bout en bout ACI.