Publiées quelques semaines avant le MWC22 (du 28 février au 3 mars 2022, à Barcelone), les dernières spécifications techniques de la 5G émanant d'un organisme de normalisation global établissent une feuille de route pour le développement d'un support rationalisé de l’IoT, de l'IA/ML et une utilisation plus efficace du spectre sans fil. Le 3rd Generation Partnership Project (3GPP), un groupe de sept organisations développant des normes de télécommunications, a publié la version 18 des spécifications concernant à la fois l'architecture des systèmes 5G et les réseaux d'accès radio. « Il s'agit de décider sur quel projet l'écosystème 3GPP va travailler, et jusqu'où doit aller la portée de chaque projet », a déclaré Danny Tseng, directeur senior du marketing technique de Qualcomm. Qualcomm. Ce dernier est membre du 3GPP et contribue de manière importante au développement de la 5G.

Améliorations MIMO

La technologie MIMO (multiple-input, multiple-output) est la pierre angulaire des communications sans fil avancées, qu'elles soient sous licence ou non. Elle permet aux points d'accès ou aux stations relais d'utiliser le spectre de façon beaucoup plus efficace en coordonnant automatiquement le fonctionnement de plusieurs antennes sur chaque point d'accès. Ainsi, un système MIMO peut desservir un grand nombre de dispositifs clients en même temps en utilisant moins de spectre, en permettant à chaque client de communiquer via une antenne différente. Selon Andre Kindness, analyste principal chez Forrester, la principale nouvelle spécification MIMO concerne le beamforming, c'est-à-dire l'envoi de signaux radio de manière directionnelle au lieu d'une diffusion omnidirectionnelle. Il permet aux réseaux sans fil d'utiliser le même spectre pour se connecter à plusieurs clients à la fois sans créer d'interférences, car un client situé dans une direction par rapport à un point d'accès peut être desservi par la même bande passante qu'un client situé dans une autre direction. « Cela se passe du côté du client et du côté de l’accès radio », a déclaré M. Kindness. « L’étape suivante concernera l'analyse des paquets qui reviennent sur chaque antenne et le filtrage du signal/bruit », a-t-il ajouté.

Prise en charge de l'IoT

L'utilisation des réseaux 5G pour prendre en charge les déploiements IoT séduit les opérateurs du fait de sa popularité potentielle. Si un service commercial 5G est disponible là où les clients souhaitent mettre l'IoT en réseau, il leur suffit de s'assurer que leurs terminaux IoT prennent en charge le service et de l'activer. C'est beaucoup plus simple que d'architecturer et de déployer leurs propres réseaux pour soutenir une initiative IoT. Une partie importante de la nouvelle prise en charge de l’IoT s'appuie sur une fonctionnalité introduite précédemment, appelée capacité réduite, qui permet de fournir des canaux de 5 MHz aux appareils qui ont besoin de plus que les 200 kHz que l’IoT à bande étroite peut fournir, mais moins que le plus petit canal défini dans la spécification 3GPP précédente (20 MHz). « Les wearables et certains types de capteurs entrent dans cette catégorie », selon M. Tseng. « La nouvelle spécification à capacité réduite permet de libérer de la bande passante pour des applications plus intensives et de répondre à la question de la prise en charge d’un plus grand nombre de dispositifs de manière plus efficace par les réseaux », a-t-il ajouté.

Améliorations de l'IA et de l'apprentissage machine

L'IA et l'apprentissage machine s'appliquent à la 5G tant au niveau de la gestion du réseau qu'au niveau des capacités. Autrement dit, l'IA/ML est à la fois un outil permettant d'améliorer le fonctionnement des réseaux et une application que les réseaux 5G peuvent prendre en charge. « Sur le plan opérationnel, une meilleure intégration de l'IA/ML devrait aider les réseaux à fonctionner de plusieurs manières », a encore déclaré M. Tseng. « Par exemple, de meilleurs transferts, une plus grande efficacité du spectre, voire un positionnement plus précis », a-t-il ajouté. La nécessité d'une prise en charge de l'IA/ML dans les réseaux est imposée par une complexité accrue des réseaux et elle est une conséquence logique de technologies comme le SDN, réseaux définis par logiciel dans le secteur sans fil sans licence. « L'idée est de rendre les réseaux eux-mêmes suffisamment intelligents pour gérer cette complexité », a déclaré André Kindness de Forrester. « Plus de clients 5G parlant à plus d'antennes signifie plus de complexité, et les réseaux utilisent des logiciels pour analyser et gérer les deux », a-t-il ajouté.