En dévoilant l'Ultrastar DC SN630 NVMe et le CL SN720 NVMe, Western Digital introduit une paire de SSD aux usages bien distincts. Les deux produits sont équipés de contrôleurs et d'architectures firmware développés en interne, de la technologie NAND 3D 64 couches et d'une interface NVMe, mais les similitudes s'arrêtent là.

Le SN630 est une unité à lecture intensive capable d'écrire la pleine capacité du lecteur deux fois par jour. Ainsi, une version de 1 To peut écrire deux 2 To par jour. Mais ces SSD sont de plus petite capacité, car WD a privilégié l'endurance à la contenance. Le SN720 est quant à lui un dispositif optimisé pour les serveurs edge et les environnements cloud hyperscale avec beaucoup plus de performances en écriture, puisqu'il peut atteindre une vitesse 10 fois plus importante que le SN630. Il est ainsi optimisé pour l'écriture séquentielle rapide.

NVMe plutôt que SATA

Les deux utilisent le protocole NVMe, qui vient remplacer la vieillissante interface SATA. Cette dernière a été développée pour la première fois au début des années 2000 en remplacement de l'interface IDE. Elle héritait de caractéristiques inspirées de la technologie des disques durs. NVMe utilise le protocole PCI Express, beaucoup plus rapide, et qui permet une meilleure récupération des erreurs.

Plutôt que d'essayer de prolonger la durée de vie de SATA, l'industrie s'oriente de plus en plus vers NVMe. Selon le cabinet IDC, les ventes de produits SATA ont atteint leur sommet en 2017 avec des chiffres atteignant environ 5 milliards de dollars. D'ici 2022, ces résultats devraient redescendre jusqu'à 1 milliard de dollars. Les unités PCIe, en revanche, devraient gagner en popularité et en usage, passant d'environ 3,5 milliards de dollars de vente en 2017 à près de 20 milliards en 2022. Ainsi, les lecteurs SSD remplacent non seulement les anciens disques durs à 15 000 tours/min, mais aussi les disques SATA sur certains cas d'utilisation spécifiques.

Un enjeu : réduire la latence

« Le paysage des données évolue rapidement. De plus en plus d'appareils se connectent au réseau et l'IoT essaie de tous les connecter entre eux. Le monde est en train de passer du " on premise " au cloud, mais aussi du cloud core au cloud edge », affirme Clint Ludeman, manager senior marketing produit pour les datacenters chez Western Digital. Réduire la latence devient un problème, dans les allers-retours entre une machine et un datacenter ou au coeur même de ce dernier. « Le big data ouvre des opportunités, mais il faut faire quelque chose de toutes ces données. C'est justement ce que permet la rapidité des SSD », poursuit M. Ludeman.

C'est là que les produits dévoilés entrent en jeu. « En 2019, les clients connaissent leur charge de travail et leurs goulots d'étranglement. C'est pourquoi nous concevons des produits sur mesure. Au fur et à mesure que les structures logicielles mûrissent, on découvre d'autres goulots d'étranglement. C'est une chose que nous suivons sans cesse. »

L'Ultrastar arrive au mois d'avril

En choisissant l'interface NVMe, ils sont capables de réduire la latence à quelques microsecondes au lieu des millisecondes sur lesquelles un disque dur fonctionne. « Avec des interfaces SATA ou SAS, nous aurions des goulots d'étranglement de performance que nous ne pourrions pas débloquer. Grâce au protocole NVMe, on peut faire de l'informatique en temps réel. » Le CL SN720 est d'ores et déjà disponible. L'Ultrastar DC SN630 SSD est pour le moment en test auprès de clients sélectionnés, mais devrait être commercialisé au mois d'avril.