Cependant, peu de gens réalisent que tous nos usages, issus de la sphère professionnelle et privée, dépendent des data centers. Ces centres physiques ont été créés pour organiser, traiter, stocker et entreposer les données quels que soient la taille ou le secteur des entreprises. Ces infrastructures sont ainsi plus que jamais au centre de notre vie, acteurs invisibles et pourtant indispensables. Que se passerait-il si, tout à coup, ceux-ci arrêtaient de fonctionner ? Pourrions-nous imaginer nous passer des data centers aujourd’hui ?

Loin des scénarios catastrophes dont nous nous passerions bien, les data centers ont plus d’un atout en jeu pour éviter cette situation. Mieux encore, les innovations continuent à conforter leur position. Et si tout se jouait sur la résilience ?

Un pilier de notre monde actuel

Aujourd’hui et historiquement, les grandes infrastructures sont présentes dans tous les domaines de recherches nécessitant des calculs rapides et complexes. La plupart des progrès en termes de thérapie, de traitement et médicaments doivent énormément à la puissance de calcul des data centers. N’oublions pas que c’est grâce à une infrastructure de ce type qu’il a été possible de cartographier le génome humain il y a 20 ans ; une révolution pour le domaine de la science ! Elle est investie dans la recherche d’un vaccin pour éradiquer le virus qui met toute la planète à genoux : la Covid-19. Depuis des mois, de nombreux centres de calcul travaillent sur un remède, mettant en commun une puissance de traitement phénoménale à travers le monde. 

Au-delà de la recherche médicale, les datacenters jouent un rôle dans tout domaine nécessitant une grande puissance de calcul, qu’il s’agisse de cartographier un code génétique ou d’optimiser le réseau électrique pour améliorer le quotidien.

Quel que soit le domaine d’activités, les entreprises ont totalement intégré l’informatique dans leur business, jouant un rôle central et capital dans leur succès. Alors si les data centers - le cœur de toutes les applications informatiques - cessaient tout à coup de fonctionner, toute l’activité économique du pays se retrouverait paralysée par l’arrêt brutal de la quasi-totalité des entreprises. Par exemple, un industriel utilisant un logiciel de traitement de commandes verrait toute son usine à l’arrêt, incapable de gérer de commande ni de contrôler la plupart des fonctions vitales pour l’entreprise. Ce scénario illustre combien le rôle des systèmes d’information a drastiquement évolué depuis ces dernières décennies.

Côté consommateurs, ce seraient toutes nos habitudes prises depuis ces vingt dernières années qui risqueraient d’être totalement bouleversées. Par exemple, nous ne pourrions plus choisir de restaurants en fonction des recommandations ou des notes des précédents clients. Nous ne pourrions plus prendre rendez-vous avec un professionnel de santé via une plateforme en ligne. Plus de commande de taxi ou de VTC via une appli, de livraisons de nourriture ou de recherches d’itinéraires… Plus de paiement par carte bancaire ou téléphone mobile, plus de cagnottes en ligne, plus de partage de photos/vidéos via les réseaux sociaux… Terminé également la possibilité de regarder une série ou un film via les plateformes en ligne spécialisées…

Cette situation prête à sourire aujourd’hui mais démontre à quel point nos habitudes de consommation ont évolué et qu’il est difficile de se passer d’un service à présent bien ancré dans nos vies. Nous sommes dans l’ère de l’algorithme et ce sont les data centers qui permettent d’y accéder.

Datacenter et capteurs : le double défi technologique

Si l’infrastructure est aujourd’hui indispensable dans notre quotidien, elle se doit d’innover mais également de rassurer.

Côté innovation, nous devrions voir à l’avenir le développement de deux infrastructures développées en parallèle : l’infrastructure classique au sein d’un data center et une infrastructure directement installée à proximité des capteurs pour avoir un niveau de réactivité extrême et agir en instantané. Cette « décentralisation » permet de mieux capter les données avant de les envoyer à un data center capable de les traiter grâce à l’intelligence artificielle.

Un bon exemple dans ce domaine est le travail autour de la gestion de flux de personnes. Aujourd’hui, les grands opérateurs des transports publics sont en train de travailler sur une application permettant, par exemple, d’ajuster la fréquence des rames de métro en fonction des pics de fréquentation. Il s’agit d’une étape supplémentaire dans l’accès à la donnée : nous utilisions jusqu’ici la donnée captée pour visualiser une situation, nous sommes désormais capables d’agir sur cette situation afin de l’améliorer.

La résilience au cœur de l’infrastructure

Ces innovations ne peuvent être pleinement réussies si elles ne sont pas capables de rassurer l’ensemble des utilisateurs de leur fiabilité. Bonne nouvelle : l’infrastructure est conçue pour être résiliente. Avec des données copiées en double - voire parfois en triple – et des algorithmes dédiés, la sécurité est bien au cœur de la technologie.

Les data centers ont été créés pour aider le monde à résoudre des problèmes complexes. L’infrastructure continue de démontrer son utilité aujourd’hui grâce à son rôle pour contrer la pandémie actuelle ou encore pour améliorer le quotidien de chacun, en optimisant les tâches les plus importantes tout en gérant mieux la production. L’absence des data centers limiterait à nouveau non seulement nos champs d’action, mais ils nous feraient également régresser dans tous les domaines. Charge donc aux constructeurs de continuer à innover et développer l’infrastructure, de façon à ce que chacun puisse en bénéficier.