Même si certaines entreprises étaient réticentes, le télétravail a été une réponse souvent obligatoire à la crise sanitaire et aux différentes périodes de confinement ou de restriction de circulation durant l'année 2020. A l'inverse, les avantages semblent évidents pour les salariés (notamment en termes de temps de trajet). Cependant, selon une étude réalisée par le Capgemini Research Institute, 63% des entreprises au troisième trimestre 2020 ont constaté une progression de la productivité des salariés, notamment grâce à la réduction du temps de trajet, les horaires flexibles et l'adoption d'outils collaboratifs virtuels. Mais, côté salariés, 56% ressentent une certaine appréhension face au sentiment de devoir « toujours répondre présent ». Pire : les plus jeunes d'entre eux (60% chez les salariés âgés de 26 à 35 ans) demandent un meilleur accompagnement afin de gérer le stress induit par cette incertitude.

La moyenne de 63 % est sujette à d'importantes fluctuations selon les services. Ainsi, 68 % des entreprises constatent des gains pour les services informatique et digital, 60 % pour le service clients, 59 % pour les ventes et le marketing (grâce, notamment, à la digitalisation et l'utilisation de technologies telles que l'intelligence artificielle) mais seulement 51% pour des fonctions où le télétravail est plus délicat : la production/fabrication, la recherche et le développement (R&D) et l'innovation ainsi que la chaîne d'approvisionnement. L'estimation du gain moyen de productivité grâce au télétravail est de 17 % pour les deux à trois prochaines années. De plus, 88% ont réalisé des économies sur les charges immobilières au cours des trois à quatre derniers mois, et 92% prévoient de nouvelles économies dans les deux à trois ans à venir.

Gains temporaires ou à pérenniser ?

On peut espérer que la crise sanitaire se termine bientôt. 70 % des entreprises estiment que les gains de productivité engendrés par le télétravail peuvent être pérennisés une fois la pandémie terminée. Le modèle hybride télétravail/présentiel semble s'imposer dans les esprits pour les deux à trois prochaines années. Un tiers des entreprises estiment qu'au moins 70 % de leurs salariés resteront en télétravail contre moins de 10 % avant la crise. 48% anticipent de ce fait une réduction d'au moins 10% de leurs besoins totaux en termes de bureaux.

Côté salariés, 45 % estiment qu'ils seront à terme en télétravail au moins trois jours par semaine. Chez ceux qui ont changé d'entreprises en entrant dans la nouvelle en télétravail, 54 % ont été perturbés les premiers jours, 52% ont admis n'avoir strictement aucune idée des valeurs et des avantages que l'entreprise offre. Et 38% des salariés en place ont éprouvé des difficultés à collaborer avec ces nouveaux venus.