Le Dr David Servan-Schreiber a lancé hier sur son site Guerir.fr et dans le Journal du Dimanche un appel à considérer sérieusement les dangers que représenteraient les téléphones portables. Dix-neuf autres scientifiques, dont plusieurs cancérologues, estiment que les ondes électromagnétiques de nos mobiles pourraient avoir des effets indésirables sur nos cerveaux. S'ensuivent dix recommandations pour utiliser systématiquement ces téléphones avec le haut parleur ou le kit main libre, mais aussi d'éviter de les utiliser quand le signal est faible ou bien en déplacement (train, voiture). Surtout, ces scientifiques conseillent fortement aux parents qui ne l'auraient pas encore fait, d'interdire le mobile à leurs enfants de moins de douze ans. Ils estiment que nous sommes face à un danger équivalent à ceux de l'amiante ou du tabac, mais restent prudents. Leur appel ne s'appuie en effet sur aucune nouvelle étude épidémiologique et sur son site, David Servan-Schreiber rappelle d'ailleurs qu'aucune étude ne permet aujourd'hui de conclure, dans un sens ou dans l'autre, quant à la menace que les mobiles représenteraient pour notre santé. Et pour cause. [[page]]Leur usage massif date de 10 ans tout juste, or il a fallu plusieurs décennies pour prouver la nocivité de l'amiante et du tabac. Ces chercheurs et médecins tiennent donc simplement à rappeler qu'il risque d'être trop tard si l'on attend aussi longtemps pour le téléphone mobile. Le principe de précaution, en particulier pour les enfants L'appel des vingt scientifiques précise néanmoins que certains effets biologiques ont déjà été prouvés. C'est le cas de la pénétration des ondes électromagnétiques dans le cerveau et de la plus grande importance de son intensité chez les enfants. Autre effet identifié, les champs électromagnétiques des téléphones portables augmentent la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique et une synthèse accrue des protéines de stress. Et ce, même lorsque le DAS (Débit d'Absorption Spécifique) du mobile reste inférieur aux 2 W/kg pour 10g de tissu imposés par les normes européennes. En somme, en particulier avec les enfants, mieux vaut adopter le principe de précaution, en attendant les premières études qui donneront des conclusions exploitables.