Les 224 pages de la neuvième édition du rapport "diffusion des technologies de l'information et de la communication dans la société française" (*), rédigé par le Credoc, regorgent d'informations sur la numérisation de la société française. C'est au travers des télécoms qu'apparaissent les évolutions les plus nettes. Grâce à sa gratuité, la VoIP (voix sur IP) progresse très rapidement. En juin 2008, 37% de l'ensemble des adultes, et en particulier plus de la moitié des moins de 40 ans, téléphonent via un boîtier ADSL. Ils n'étaient que 7% en 2005. Si l'on ne s'attache qu'aux Français qui disposent d'un accès ADSL, le taux culmine à 66%. Par contrecoup, cet engouement, auquel s'ajoute le développement des services multimédia (télévision, VoD...) via les boîtiers ADSL, stimule la demande sur le réseau de téléphonie fixe. Après une baisse de 8 points depuis 2000, le taux d'équipement augmente à nouveau pour atteindre 85%. Ce chiffre explique l'intérêt des opérateurs pour remplacer le réseau actuel en cuivre par de la fibre optique. Nette progression des achats et démarches administratives en ligne 29% des Français équipés d'un téléphone fixe n'ont pas pour opérateur unique France Télécom. Le dégroupage total a fortement augmenté en 2008 (+11 points contre + 9 points en 2007). Le record est détenu par Paris avec un taux de 33%. 64% des Français majeurs sont équipés d'un téléphone fixe et d'un autre mobile. 67% déclarent avoir un micro-ordinateur à leur domicile et 58% le connectent à Internet (dont 56% en haut débit). Ce taux de 58% de Français connectés à Internet depuis leur domicile est à rapprocher du taux de 41% constaté sur leur lieu de travail. La généralisation de l'accès à Internet se traduit par une nette progression des achats et des démarches administratives et fiscales en ligne (58% des internautes). Le fossé numérique n'est pas réduit [[page]] Le dynamisme qu'induisent ces chiffres ne doit pas faire oublier que la France est à la traîne des pays européens leaders (Scandinavie, Pays-Bas) et derrière l'Angleterre et l'Allemagne. Proche de la saturation, le marché de la téléphonie mobile progresse de 3% pour atteindre 78% des Français. Sans surprise en raison des tarifs pratiqués, l'utilisation des GSM pour autre chose que la voix et les SMS reste encore et toujours très marginale. Le Credoc relève que, depuis 2006, le fossé numérique ne s'est pas réduit. L'inégalité entre les Français en matière numérique reste la plus marquée en matière d'accès à Internet et d'équipements micro. (*) Cette étude a été commandée par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) et le Conseil Général des Technologies de l'Information (CGTI).