Cisco a tenu dans ses locaux le 14 juin dernier la deuxième édition de sa manifestation Connected Girls. Objectif : mieux informer les jeunes filles de l'intérêt des métiers scientifiques en général, et des métiers de l'informatique en particulier. L'équipementier avait convié ses employés, ses clients et ses partenaires à venir avec leurs filles pour découvrir l'éventail de ces métiers, présentés par des femmes qui les exercent. Mais quelle mouche les a donc piqué ? « Nous manquons cruellement de candidatures féminines, répond Sylvie Houliere-Mayca, responsable secteur public chez Cisco et en charge de l'initiative Women's Action Network (WAN). Et nous ne sommes pas les seuls. C'est une problématique partagée par toutes les sociétés de l'informatique et des télécoms. » Comme beaucoup d'entreprises du secteur, Cisco a donc décidé de réagir en sensibilisant les jeunes filles à la variété et à l'intérêt de ces carrières. « Notre souci est d'attirer les jeunes filles en leur montrant que cela peut être passionnant, insiste Sylvie Houliere-Mayca. Quand elles font un choix de carrière, elles ne voient pas tout le champ des possibles. Ça ne sert à rien ensuite de mettre la pression sur les cabinets de recrutement, si de toutes façons, elles ne sont pas suffisamment nombreuses à avoir opté pour ces filières. » Des rencontres entre des collégiennes et des femmes scientifiques La journée Connected Girls qui s'est tenue le 14 juin, a donc été émaillée de présentations et d'ateliers, et surtout de rencontres entre les jeunes filles et des femmes scientifiques ou techniques. Un des ateliers était animé par trois femmes ingénieurs avant-vente dont deux employées par Cisco. « Elles travaillent sur les technologies de communication unifiée : la téléphonie sur IP, les call centers, la téléprésence, etc. Des techniques facilement démontrables qui ont plu aux plus jeunes. Nous avons fait des expériences de téléprésence avec la Suisse, par exemple, qui les ont beaucoup impressionnées. » La responsable d'un programme de développement dans la téléphonie mobile a, quant à elle, organisé un quiz au cours duquel elle a demandé à l'auditoire combien de métiers pouvaient bien collaborer avant qu'un téléphone arrive entre leurs mains. « Les jeunes filles ont d'abord évoqué le marketing, le design, la publicité, avant d'identifier enfin les carrières scientifiques raconte Sylvie Houliere-Mayca. Mais elles ne savaient pas, par exemple, que leur mobile contenaient des circuits imprimés. » Rassurée sur les études scientifiques et les carrières associées [[page]] C'est une des présentations qui a particulièrement intéressé Charlotte. Cette élève de 4ème, 14 ans, dont la maman s'occupe du site web de Cisco, a adoré la journée. Certes, elle rêve toujours d'être médecin et ne compte pas opter pour une carrière informatique. Mais elle est rassurée sur les études scientifiques et les carrières auxquelles elles mènent. « Lors de la présentation sur les téléphones mobiles, on nous a montré comment ils pouvaient nous aider à mieux vivre, raconte-t-elle. Et c'était vraiment intéressant par exemple, d'écouter ces femmes (NDLR : en charge de téléphonie mobile) qui exercent des métiers techniques, informatiques, qu'on ne connaît pas forcément bien. » Il faut les convaincre dès le collège Les lycéennes et les étudiantes ont en général déjà fait un choix de carrière et « il faut donc les informer plus tôt encore dans leur vie scolaire, » comme le rappelle Sylvie Houliere-Mayca. C'est donc aux collégiennes que Cisco s'est adressé cette année, et non aux lycéennes comme en 2007. Par ailleurs, l'entreprise ne souhaite pas que des événements comme Connected Girls restent sans lendemain. Elle tient à garder le contact avec les jeunes filles qui remplissent une fiche d'évaluation en fin de journée. « Elles peuvent retrouver des présentations ou poser des questions sur le site Connected Girls, détaille Sylvie Houliere-Mayca. Mais nous allons aussi essayer de les inviter à venir cette fois dans nos locaux pour découvrir aussi les ambiances de travail. » Aujourd'hui, Cisco ne compte que 22% de femmes dans son effectif global, et pas plus de 19% en France. Selon lui, la gent féminine ne représenterait que 27% des étudiants en sciences fondamentales et appliquées à l'université. Et parmi les titulaires d'un Bac S mention « Très bien », si 75% des garçons s'orientent vers des écoles préparatoires scientifiques contre seulement 53% des filles. Enfin, dans les grandes écoles et les écoles d'ingénieurs, 25% seulement des inscrits sont des étudiantes. « Et je pense qu'on tourne autour de 18% si l'on parle d'ingénieur purement informatique, conclut même Sylvie Houliere-Mayca. »