Twitter explique enfin comment il compte gagner de l'argent. Le site de microblogging tient en ce moment à San Francisco sa conférence développeurs, baptisée Chirp [en français, « pépier »], et c'est dans ce cadre que Dick Costolo, son directeur général, a abordé la question. Le modèle économique de la société va reposer sur deux piliers. Les tweets sponsorisés, récemment dévoilés, constituent le premier d'entre eux. Les annonceurs publicitaires paieront pour que ces micro-messages apparaissent en tête des résultats de recherche pour certains mots-clés.

Le deuxième pilier du modèle résidera dans les comptes commerciaux qui ont déjà été évoqués l'an dernier par la société. Ce service permettra à une entreprise d'ouvrir un compte Twitter payant en échange d'outils d'analyse détaillée et de la possibilité de laisser plusieurs personnes publier des messages sur le même compte. Ce dispositif, actuellement testé par deux cents clients environ, sera étendu plus largement, a expliqué Dick Costolo, sans toutefois préciser quand.

Le modèle comporte des risques de dérive

C'est un modèle simple mais qui présente quelques risques. Twitter, en effet, devra prendre soin de déployer ses tweets sponsorisés de façon à ne pas décourager les fidèles du site qui ont pris l'habitude d'un service sans publicité, de même que les partenaires qui y ont construit des applications, comme TweetDeck (ces développeurs ont conçu un utilitaire qui permet de rester en lien avec ses contacts via Facebook, MySpace).

Twitter devra aussi être prudent sur la façon dont il gère les données comportementales de ses utilisateurs à partir de leur fil de tweets. Les réactions suscitées dans ce domaine à l'encontre de Facebook et Google ont déjà illustré les risques qu'il y avait à s'immiscer un peu trop librement dans la vie privée des internautes.[[page]]Les tweets sponsorisés n'apparaissent aujourd'hui que lors des recherches, rappelle Dick Costolo. Les informations géolocalisées devraient suivre, ce qui permettra par exemple à une chaîne de cafés comme Starbucks de cibler les utilisateurs de telle ou telle ville.

Mais Twitter représente aussi une mine d'informations, les tweets révélant tant de choses sur les centres d'intérêt, les goûts musicaux, etc. Le directeur général de la société reconnaît que ces données pourraient être exploitées par des annonceurs pour cibler certains groupes. « Notre objectif est de les empêcher de se comporter d'une façon qui pourrait gêner nos utilisateurs, par exemple en les spammant. C'est pourquoi nous effectuons prudemment ce déploiement ».

La deuxième journée de la conférence, baptisée Hack Day, va rassembler l'écosystème Twitter autour d'applications, de projets et de start-up qui s'appuient sur la plateforme de microblogging. On y parlera outils de marketing et d'analyse des informations livrées par les consommateurs, mais aussi outils de développement.