Dans un contexte marqué par une hausse constante des cybermenaces, les régions multiplient les efforts pour développeur sur leur territoire de véritables « hubs » en cybersécurité. Réunissant à la fois des acteurs aussi bien publics que privés (universités, laboratoires de recherches, entreprises...), ces écosystèmes ont pour objectif de répondre à la demande locale en compétences cyber mais également tenter d'attirer les talents, les start-ups spécialisées, pour constituer un vivier de croissance contribuant à créer une dynamique locale vertueuse. 

A ce petit jeu, certaines régions se démarquent comme en particulier la Bretagne qui a depuis plusieurs années - 2014 - créé un pôle cybersécurité profitant d'une implantation historique d'organismes étatiques (DGA-MI, École des transmissions, École navale, Écoles de SaintCyr Coëtquidan...). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Orange Cyberdéfense, division de l'opérateur spécialisé dans la réponse aux cyberincidents, a installé une grosse partie de ses structures. Mais ce n'est pas la seule.

Cergy et le plateau de Saclay se distinguent dans les formations cybersécurité

L'Ile-de-France tient aussi entre ses mains quelques cartes, en attendant d'accueillir très prochainement le siège du campus cyberdéfense impliquant notamment Thales et Atos aux côtés d'Orange Cyberdéfense. « Les territoires couvrant l’axe partant de Saint-Quentin-en-Yvelines, jusqu’au nord-est de l’agglomération, en passant par Paris, la Défense et Boulogne-Issy-les-Moulineaux, constituent les localisations recherchées pour l’implantation de nouvelles entreprises de la filière cybersécurité », peut-on lire dans une dernière note de l'Institut Paris Région. « D’autres territoires comme ceux de Cergy et du plateau de Saclay se caractérisent davantage par la présence de structures de formation en lien avec la cybersécurité. La montée en puissance de cette offre de formation est d’ailleurs un enjeu important pour l’Île-de-France, dans un contexte où  les besoins de main-d’œuvre dans ce secteur sont estimés à 3 500-4 000 nouveaux postes à pourvoir chaque année, à l’horizon 2021 ».

L'écosystème en cybersécurité se compose de plusieurs bassins, mêlant différents acteurs dont des structures étatiques (C3N, CNIL, ANSSI, DGSI...), de recherche (CEA, INRIA, Atos Quantum...) et de formation (EFREI, EPITECH, EPITA, ISEP, Campus Numérique, Institut Mines-Telecom...). Parmi les initiatives soulignées dans le rapport, la région Île-de-France est notamment engagée dans un programme de financement de recherche dont par exemple dernièrement le laboratoire R&D d'Atos sans - compter - comme d'autres régions - dans l'accompagnement de start-ups. « Cet accompagnement passe aussi par l’organisation de challenges ou défis intrusifs dans le domaine de la cybersécurité, qui se multiplient ces dernières années. Le recours à ce type d’événement est un bon moyen de favoriser les synergies entre start-ups et grands donneurs d’ordres, à l’image du Paris Region Cybersecurity Challenge », explique l'Institut Paris Région.