En France comme ailleurs, il fût un temps où il était possible pour un salarié de construire toute sa carrière dans une entreprise unique, de travailler toute une vie, si ce n'est dans la même entreprise, du moins dans le même secteur professionnel, de profiter de certains avantages offerts par son entreprise, et d'en partir au moment de la retraite. On peut dire qu'aujourd'hui il est quasiment impossible de trouver une situation comme celle-ci. Les règles de l'économie moderne ne sont plus les mêmes, en partie par notre faute. Mais tout n'est pas si sombre. Les FLOSS (Free/Libre Open Source Software) sont le carburant de l'économie moderne, et c'est là que se trouvent la croissance et les opportunités d'embauche.

Petite digression : le terme « Open Source » est utilisé partout, à la place de « logiciel libre ». Cependant « logiciel libre » devrait primer sur « Open Source ». Parce que l'expression fait référence à la liberté. Et, en ces temps modernes, nous avons besoin de chaque once de liberté que nous pouvons prendre.

Le FLOSS est partout

Le logiciel libre est au coeur des grands projets de recherche scientifique comme OpenTox et Avoiding Mass Extinctions Engine (AMEE). Il alimente l'Internet et le web. Il fait tourner Google, Amazon, et même le supercalculateur Watson d'IBM vainqueur du Jeopardy. Et presque chacun des 500 premiers supercalculateurs mondiaux. Android, qui équipe smartphones, tablettes tactiles, et lecteurs de livres électroniques, tous ces terminaux désormais indispensables et très populaires, est basé sur le noyau Linux. Le cloud, cette banque de données, tel un immense brouillard qui enfle irrésistiblement au dessus de nos têtes, repose en grande partie sur les logiciels libres. Tout comme Firefox et Chrome, deux des meilleurs navigateurs Internet, qui servent d'interface avec le cloud. Les FLOSS se retrouvent dans les voitures, les téléviseurs, les appareils photo, les décodeurs multimédias, les machines agricoles, le film d'animation haut de gamme, les lignes de production industrielle, les systèmes de surveillance. Et la liste pourrait être encore longue. Les FLOSS sont vraiment partout, dans le plus petit terminal intégré, jusqu'aux plus grands supercalculateurs.

Les avantages du FLOSS

Daniel Frye, vice-président de l'Open Systems and Solutions Development chez IBM, rencontré à la LinuxCon 2011, et adepte du FLOSS, fait remarquer que l'un des principaux avantages des logiciels libres est la rapidité à laquelle on peut y apporter des améliorations. « Pas besoin d'attendre après un éditeur (et de payer beaucoup d'argent), le code est entre vos mains et vous pouvez en faire ce que vous voulez selon vos besoins. De plus, si vous réussissez à construire une véritable communauté ouverte autour du code, et à fédérer des gens pour contribuer à votre projet, les améliorations et les innovations fusent, » a-t-il déclaré. En ce qui concerne l'implication communautaire, le dirigeant d'IBM estime que la meilleure approche « consiste à rejoindre un projet existant, et de n'en lancer un nouveau que dans le cas où il n'y aurait pas d'autre alternative. » David Frye pense aussi qu'il ne faut pas essayer de garder tout le développement en interne, « parce que l'autre grande force du logiciel libre, c'est bien son vivier de talents mondiaux, et toute la créativité globale qui en émerge. »

Albert Einstein a dit : « L'imagination est plus importante que le savoir. » « C'est pourquoi une vraie diversité est essentielle, car le manque de diversité conduit à un manque d'imagination, » a ajouté David Frye. « Qui que vous soyez - femme, jeune, vieux, personne de couleur, en réorientation professionnelle, ou qui que ce soit d'autre - la différence que vous percevez en vous regardant dans un miroir n'a pas vraiment d'importance. Sans doute, ça le sera toujours pour certaines personnes que vous êtes amenés à rencontrer. Mais peu importe, car en réalité ce n'est pas essentiel. »

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Les abeilles ouvrières, les concepteurs, ceux qui écrivent et participent au développement, ont un avantage : ils ont accès à un gisement mondial de talents et de code. Les plus brillants esprits de la technologie participent au FLOSS. Ils ne se cachent pas derrière les murs des entreprises et ne sont pas contraints par des accords de non-divulgation. Au contraire, ils participent au monde de l'Open Source et ils offrent à tout un chacun la possibilité d'avoir accès à leur code, de lire leurs écrits, et parfois de nouer avec eux des relations amicales. L'autre avantage, c'est que les bons développeurs se font vite repérer. Ce qui n'est pas le cas dans l'entreprise, où, trop souvent, le mérite ne mène nulle part. Dans le monde du logiciel libre, la réputation a son importance, et le travail de qualité est reconnu.

Les compétences à avoir

Il est toutefois très important de connaître les critères de ces métiers. Par exemple, quelles sont les compétences nécessaires ? Quels sont les emplois possibles ? Quelles sont les entreprises qui recrutent ? Pour quels salaires et avec quels avantages?

Les compétences, pour commencer. L'adaptabilité est la compétence n°1. Le secteur des hautes technologies est en perpétuelle évolution. Il faut donc être capable d'accepter un état d'apprentissage permanent, pour acquérir de nouvelles compétences et améliorer celles existantes. Le codage est de la compétence n°2. Cette capacité vaut pour la vie entière et ne sera jamais obsolète. Le high-tech est comme un bébé. Il va continuer à se développer de manière exponentielle pendant longtemps. Et il n'y aura jamais assez de programmeurs sur le marché.

Mais le codage n'est pas tout, il faut beaucoup d'autres cordes à son arc pour participer à un projet logiciel. La Linux Foundation est le centre de développement du noyau Linux. Elle est devenue un pôle de rencontre pour les entreprises, les particuliers qui utilisent les logiciels libres et les développeurs. Amanda McPherson, vice-présidente Marketing and Developer Programs à la Fondation Linux, fait remarquer qu'« il existe une énorme demande en développeurs Linux de la part de nos membres, en particulier dans le marché des technologies embarquées. C'est une des raisons pour laquelle nous avons créé une série de cours afin d'aider à former la prochaine génération de développeurs. Et ceux qui peuvent attester de leur connaissance en matière de développement Open Source, montrer des exemples de code qu'ils ont écrit et soumis à la Fondation, peuvent impressionner des employeurs potentiels. Leur curriculum vitae, c'est leur code, » a-t-elle affirmé.

Pour consulter la seconde partie de cet article : https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-emplois-dans-l-open-source-ou-chercher-ce-qu-il-faut-savoir-2e-partie-42367.html