A quelques jours du salon Cartes 2002, Gemplus refait parler de lui avec l'annonce de la convocation d'une Assemblée générale extraordinaire des actionnaires le 21 Novembre 2002. Principal objectif : évincer définitivement Marc Lassus, l'un des co-fondateurs de la société, du conseil d'administration.
Depuis plusieurs mois, le torchon brûle entre le fonds d'investissement Texas Pacific Group (26% du capital) et plusieurs investisseurs européens dont le Français Marc Lassus (17% du capital). Ce dernier accuse TPG de vouloir prendre le contrôle de Gemplus sans en payer le prix. Le fonds Texan, soutenu par le nouveau président du conseil, Dominique Vignon (ex-Areva) et par le PDG Alex Mandl (ex In-Q-Tel, le fonds d'investissement de la CIA) souhaiterait en effet remplacer Marc Lassus et Ziad Takkiedine, un investisseur privé très critique de TPG, par des administrateurs plus complaisants. TPG pourrait ainsi prendre le contrôle du conseil d'administration (il détient aujourd'hui 5 sièges sur 13), sans avoir à monter au capital pour imposer ses vues.
Gemplus, leader mondial de la carte à puce est dans une situation difficile. Après 5 trimestres d'exploitation déficitaires , l'ex-icône de la high-tech méditerranéenne, n'en finit pas de subir les contrecoups de la guerre des chefs. En principe, la société a promis un retour à la rentabilité pour le trimestre en cours. Mais selon des informations publiées par la Tribune, cet objectif pourrait ne pas être atteint et un nouveau plan social serait en préparation touchant principalement les activités de R&D et de production basées à la Ciotat et à Gémenos, le berceau historique de la firme. 472 postes seraient menacés.