La controverse a démarré mardi matin sur un blog de nouvelles technologies Search Engine Land, dont le rédacteur en chef, Danny Sullivan, a été directement informé sur la question par Google ces derniers jours. Selon l'article publié par Danny Sullivan, voilà plusieurs mois que Google soupçonne Microsoft de reproduire les résultats de recherche de certaines requêtes s'affichant en tête de page du moteur. À la suite de quoi Google a décidé de mener une opération de surveillance pour vérifier si la copie se produisait effectivement. Ainsi, Google a encodé des résultats de recherche aléatoires effectués avec des requêtes dont les termes étaient volontairement dénués de sens, pour découvrir plus tard, que lorsque ces requêtes étaient reproduites à l'identique dans Bing, elles donnaient les mêmes résultats. Google pense que les requêtes et les résultats correspondants sont capturés via des fonctionnalités incluses dans Internet Explorer et la barre d'outils de Bing.

Une controverse publique et vive entre les 2 géants

Mardi, lors du « Farsight 2011: Beyond the Search Box», parrainé par Big Think et Microsoft, Matt Cutts, un ingénieur logiciel travaillant pour le moteur de recherche de Google, a ouvert le débat en rapportant cette accusation et demandé des explications à Harry Shum, un vice-président de Microsoft qui participait à la table ronde. « Ce n'est pas comme si nous avions copié quelque chose. Ce sont des informations que nous fournissent les utilisateurs, qui acceptent de partager ces données avec nous, » a déclaré Harry Shum, lequel travaille sur le développement des outils de recherche chez  Microsoft. Cette réponse a déclenché un vif échange entre les deux hommes, l'un répétant la question, l'autre réitérant sa réponse... Demandant à Google un commentaire officiel, notre agence de presse IDG News Service a obtenu de son porte-parole Amit Singhal la réponse catégorique suivante : « les tests de Google ont conclu que Bing copiait les résultats du moteur de recherche de Google. » Google se félicite de la concurrence à condition que la compétition se passe au niveau des algorithmes de recherche et de l'innovation, et non pas « sur des résultats de recherche recyclés, et copiés chez le concurrent, » ajoute Amit  Singhal dans sa déclaration.

Un coup de bluff de Google ?

Dans le même temps, Microsoft a donné sa version des faits, par la voix de Stefan Weitz, le directeur de Bing, lequel minimise l'accusation portée par Google. « Nous ne copions pas les résultats de recherche de Google. Nous utilisons de multiples variables et de nombreuses approches différentes pour établir le classement des résultats. L'objectif principal est de déterminer au mieux l'intention de la recherche afin de fournir, pour une requête donnée, la réponse la plus pertinente possible. Des programmes opt-in dit « de permission marketing, » comme la barre d'outils, nous aident à hiérarchiser les données. C'est l'un des nombreux éléments d'entrée que nous, et d'autres moteurs de recherche, utilisons pour classer les sites. » Dans un blog de Microsoft, Harry Shum qualifie l'accusation de Google « de coup de bluff pour faire monter les requêtes de queue au top du classement », une méthode qui ne reflète pas fidèlement la manière dont Microsoft utilise les données «opt-in de ses visiteurs » et affiner l'expérience de recherche de l'utilisateur.

On ne sait pas ce que Google envisage de faire par la suite, ni si le géant de la recherche sur Internet compte faire monter la pression dans le cas où il estimerait le procédé illégal. Par contre, Google a clairement réussi à installer une forte controverse dans un évènement sponsorisé par Microsoft et à porter ombrage à Bing. Ce n'était certainement pas le résultat escompté par Microsoft quand celui-ci avait décidé de parrainer l'événement.