En ouvrant le congrès Internet Acte II de l'Idate qui se tient jusqu'à vendredi à Montpellier, Francis Lorentz, le président de l'institut d'études et ex-patron de Bull a réussi à réunir en une seule phrase les préoccupations centrales des différents intervenants de la conférence, à savoir comment bâtir des réseaux plus intelligents, plus rapides et capables de délivrer de nouveaux services générateurs de valeur.
Placée sous le signe des réseaux de nouvelle génération, cette première journée a largement traité de téléphonie de 3e génération, de haut débit et de services multimédias innovants, même si elle a réservé une petite place à des préoccupations plus professionnelles comme l'outsourcing.
Une vision des réseaux du futur
Pour les responsables de grands laboratoires invités par l'Idate, les réseaux du futurs seront omniprésents et ne se caractériseront pas que par de plus hauts débits mais par une souplesse et une intelligence accrue. Certes la 3G accélérera en 2006 avec la généralisation du HSDPA à 14,4 Mbit/s (High Speed Downlink Packet Access) et l'ADSL migrera vers l'ADSL2+ et le VDSL. Mais pour Philippe Hervé de Bell Labs d'autres caractéristiques que le débit seront tout aussi importantes, comme la possibilité de créer aisément des réseaux ad-hoc, des réseaux jetables en quelque sorte, que l'on peut instancier en quelques secondes et faire disparaître après usage. Pour Gilles Kahn, le patron de l'Inria, ces réseaux "sans opérateur" intéressent bien-sûr des communautés spécifiques mais pourraient aussi présenter des avantages pour les entreprises.
Tous les grands responsables de laboratoires misent aussi sur la multiplication des équipements communicants, et notamment sur l'explosion des communications machine à machine avec les réseaux de capteur et le décollage des technologies RFID. Quels obstacles à ce monde de connéctivité universelle ? pour Gilles Kahn, "les réseaux sans fil sont encore mal adaptés à l'IP. Faire fonctionner correctement IP sur les réseaux sans fil reste difficile". Le patron de l'Inria indique aussi que de nombreux travaux restent à accomplir pour l'avènement d'applications massivement distribuées, mais aussi pour donner du sens aux données véhiculées sur le réseaux (recherche en langage naturel, indexation des contenus multimédias, Web sémantique...).
Le haut débit décolle sur les réseaux fixes et mobiles
Malgré les errements actuels, tous les intervenants considèrent comme inéluctable la migration des clients vers le haut débit mobile ou fixe. Selon Didier Quillot, le patron d'Orange France, près de 21 millions d'utilisateurs sont déjà abonnés dans le monde à des services de classe 3G (8 millions de clients au Japon, 9 millions en Corée et déjà 4 millions en Europe). L'entrée en lice sur le marché de géants comme T-Mobile, Vodafone ou Orange, pourrait permettre de porter à plusieurs dizaines de millions le nombre de clients 3G en Europe, fin 2005. La raison de cette migration : pour tous les participants, elle tient en deux mots, débit et vidéo. Que ce soit du côté des équipementiers comme Alcatel ou des opérateurs comme Orange, on parie sur la visio et les services de streaming vidéo pour attirer les clients vers la 3G. La vidéo devrait ainsi être au coeur de l'offre que s'apprête à dévoiler Orange pour la fin de l'année.
Idate : Internet Acte II, plus de services et de débit
L'Idate a réuni son monde télécoms pour d'Internet Acte II. Au programme "Mobilité, plus haut débit, plus vidéo, plus IP sont en train de changer le monde".