Le constructeur allemand Siemens va vendre son activité de téléphones portables au Taiwanais BenQ pour une somme non communiquée.
La branche mobilité de Siemens constituait jusqu'alors le maillon faible du groupe, perdant continuellement des parts de marché (de 8 à 5,5% en un an) et accumulant les pertes (143 M¤ au T4 2004, 138 M¤ au T1 2005, actuellement plus d'un million d'euros par jour). Ses ventes accusaient un recul permanent dans un marché pourtant en pleine croissance, et le groupe ne parvenait pas à lancer des produits susceptibles de conjurer cette tendance. Un plan de restructuration avait été amorcé, censé économiser un milliard d'euros. Le directeur de la division Com, Lothar Pauly, indiquait en mars que trois options s'offraient alors à son entreprise : l'assainissement, la coopération avec un partenaire ou la fermeture pure et simple.
C'est donc la deuxième hypothèse qui a été retenue, et c'est à BenQ, fabricant de téléphones mobiles, mais aussi d'écrans LCD et autres appareils numériques grand public, que va échoir la délicate mission de relever la marque en déclin. Il pourra continuer d'utiliser le nom Siemens pendant cinq ans et compter sur les six mille employés du groupe, dont environ la moitié en Allemagne. Ces derniers ne sont pas directement menacés par la reprise de leur employeur : ils ont en effet signé un accord garantissant le maintien de leur emploi jusqu'en 2006 en échange d'une augmentation du temps de travail non-rémunérée. Le siège social de Siemens restera à Munich.
Les objectifs de BenQ sont ambitieux : le groupe taiwanais vise en effet un CA annuel de 10 Md¤, contre 4,8 Md¤ l'an dernier, s'appuyant sur des ventes qu'il espère de quinze millions de téléphones. Rappelons qu'en 2004, neuf millions et demi de combinés Siemens ont été vendus, contre treize millions l'année précédente.