L'exécutif joue l'apaisement sur Edvige
Après avoir assisté à la montée des mécontentements sur le fichier Edvige, le pouvoir exécutif semble désormais faire machine arrière. Car le concert des récriminations n'est plus le seul apanage de la gauche : des frondeurs apparaissent désormais au sein de la majorité, jusqu'au coeur du gouvernement. Le week-end dernier, le ministre de la Défense, Hervé Morin, sonnait le tocsin en s'interrogeant publiquement sur la légitimité du fichier souvent décrié pour ses relents liberticides mais jusqu'alors soutenu mordicus par la ministre de l'Intérieur. Un rare exemple de cacophonie gouvernementale. Dans la foulée, Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, réclamait des clarifications sur Edvige, comme l'avait fait juste avant elle Laurence Parisot, la présidente du Medef.
Consulter des personnes qualifiées
En ce milieu de semaine, l'Elysée a décidé de calmer le jeu. Nicolas Sarkozy aurait ainsi, selon nos confrères de Libération, organisé une réunion mardi soir afin d'adapter la communication de l'exécutif à la fronde qui se généralise. Première mesure envisagée : l'ouverture d'une concertation avec des personnes qualifiées. On ignore si cette initiative suggère que de telles discussions avaient jusqu'à présent été éludées. Autres modifications probablement apportées, le fichage des personnalités pourrait être abandonné, ainsi que les renseignements relatifs à la vie sexuelle et à la santé des individus. De même, un 'droit à l'oubli' serait envisagé pour les mineurs délinquants.
L'Assemblée nationale veut reprendre la main
Du côté du pouvoir législatif, on cherche également à apaiser les troubles. Si Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, reproche au gouvernement de n'avoir « pas bien communiqué », il se veut rassurant en indiquant que la Chambre basse va « reprendre les choses en main ». Cela pourrait passer par l'audition de la ministre de l'Intérieur et par une loi posant certaines garanties pour les citoyens. Cette intervention législative a également été évoquée par Michèle Alliot-Marie qui propose de rassembler dans une loi « toutes les garanties nécessaires ».