Cette cyber-attaque, détectée dès mardi, a été soutenue et ciblée, selon des sources de la Commission. Les accès à la messagerie et à l'intranet de l'institution ont été suspendus et le personnel a été invité par une note interne à modifier ses mots de passe afin d'empêcher la « divulgation d'informations non autorisées. » Le personnel de la Commission, l'exécutif de l'Union européenne et l'organisme de réglementation, ont également été invités à envoyer leurs informations sensibles par e-mail sécurisé.

L'événement a eu lieu quelques jours avant le sommet du Conseil européen qui a débuté hier. Le Sommet réunit pendant deux jours les dirigeants des États membres pour aborder des questions cruciales relatives notamment à l'intervention en Libye, la sécurité nucléaire et à la gouvernance économique.

Une attaque tout d'abord attribuée à la Libye

Les premières spéculations laissaient entendre que l'attaque pouvait avoir son origine en Libye, mais la Commission a rapidement exclu cette hypothèse. L'attaque ressemble à la cyber-attaque menée en février 2010 contre le gouvernement français, dans la perspective du Sommet du G20. L'agression avait utilisé un malware et ciblait la messagerie électronique. Certaines données dérobées avaient été redirigées vers la Chine.

Selon Antony Gravili, porte-parole de l'Union européenne, les représentants ne se risqueront pas à spéculer sur la source des attaques dans un domaine de sécurité aussi sensible. Celui-ci a toutefois, confirmé que les attaquants visaient certains fonctionnaires de la Commission, en particulier le Service européen pour l'action extérieure (SAEA), un département qui assiste dans ses fonctions la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton. « Nous avons déjà pris des mesures urgentes pour lutter contre cette attaque. Une enquête a été lancée. Ce n'est pas inhabituel que la Commission soit la cible des pirates, » a déclaré Antony Gravili. Selon le porte-parole, il n'y a actuellement aucune preuve concrète que l'attaque soit liée au Sommet qui doit s'achever aujourd'hui.