Les navires sont dotés de systèmes d’information complexes : navigation (système de visualisation de cartes marines et GPS), communication et réseau (connectivité cellulaire, satellitaire, WiFi, Modbus/Canbus...), sécurité (système d'identification automatique, télésurveillance, radar...), gestion des machines... Ils sont donc à ce titre, comme l’expliquait le Clusif dans un de ses panoramas de la cybercriminalité, des cibles de choix pour les cyberattaquants. Cela pourrait bien être le cas du bateau de croisière Le Fantastic, affrété par la compagnie maritime italienne GNV, après la découverte d’un dispositif malveillant. D’après un renseignement transmis par les autorités italiennes, il s’agirait d’un remote access tool (RAT) susceptible d’être utilisé pour prendre le contrôle à distance du bâtiment, a fait savoir Le Monde.

Accosté à Sète, ce bateau a fait l’objet d’une opération de fouille menée par la DGSI et deux arrestations ont eu lieu vendredi dernier selon Le Parisien. Suite à ces actions, deux suspects membres d'équipage ont été interpellés : un Bulgare (mis en garde à vue puis relâché), et un Leton qui a lui été placé en détention provisoire dimanche à Paris et mis en examen.

La piste russe envisagée mais pas confirmée

Les motifs invoqués sont graves : atteinte à un système de traitement automatisé de données en bande organisée dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère, association de malfaiteurs, détention sans motif d’équipement ou programme conçu pour une atteinte à un système de traitement automatisé de données en bande organisée dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère. La piste d’une action de compromission et/ou de déstabilisation venant de la Russie est envisagée, sans être confirmée à ce stade.

Après les investigations menées, Le Fantastic, capable de transporter plus de 2 000 passagers et 760 véhicules et long de 180 mètres, a pu reprendre sa route. Ce bateau navigue en Méditerranée depuis une vingtaine d’années, reliant l’Italie à la France et au Maghreb.