L’IA est au cœur de l’étude sur l’état de la modernisation des mainframes menée par Kyndryl. La plupart des client interrogés mettent en œuvre la GenAI sur ces systèmes et s’attendent à ce que leurs investissements se traduisent par des économies de coûts et augmentent leurs revenus. L’étude quantifie même ces ambitions à 12,7 Md$ de réduction de coûts et 19,5 Md$ de revenus supplémentaires. Parmi les entreprises interrogées, près de 90 % ont mis en œuvre ou prévoient de mettre en œuvre des outils d'IA générative dans leurs environnements mainframe. L'amélioration des performances et de l'allocation des ressources, la détection des fraudes, ainsi que la sécurité et la détection des menaces sont les principaux cas d’usage cités par l'enquête. « L'IA contribue également à réduire les déficits de compétences du personnel », indique encore Kyndryl.
Une forte adoption de l’IA
Dans l'ensemble, plus de la moitié des personnes interrogées (56 %) ont déclaré qu'elles utilisaient davantage les mainframes et qu’elles les exploitaient autrement dans leurs environnements IT hybrides. « L'an dernier, plus d'un tiers des entreprises ont déclaré que les opportunités offertes par l'IA, y compris l'IA agentique et générative, avaient motivé leurs décisions d’investissement dans la modernisation des mainframes. En 2025, la confiance dans cette technologie continue de croître. Lorsqu'elles sont déployées sur les mainframes, elles peuvent aider à extraire des informations précieuses de données complexes, à convertir du code, à moderniser des applications et à accroître l'efficacité des salariés », a fait valoir l’enquête.
« L'adoption de l'IA progresse rapidement », fait encore remarquer l’infogéreur. En 2024, la plupart des entreprises (80 %) en étaient encore aux premières étapes ou à mi-chemin de l'adoption de l'IA, mais les progrès s'accélèrent. « Désormais, 15 % des personnes interrogées ont achevé ou sont sur le point d'achever l'intégration de l'IA, contre seulement 4 % l'an dernier. Cette dynamique reflète non seulement une maturité technique croissante, mais aussi une confiance accrue dans le potentiel de l'IA à apporter une valeur métier mesurable », a précisé l’étude. « Les entreprises adoptent une approche beaucoup plus pragmatique de la modernisation afin d'obtenir de meilleurs résultats métiers et d'intégrer les dernières technologies », a expliqué Hassan Zamat, responsable mondial des pratiques pour les entreprises chez Kyndryl, dans un communiqué.
Des plans de modernisation plus rapides
Une autre conclusion importante de l'enquête, c’est que les plans de modernisation des mainframes sont plus dynamiques que par le passé en raison de l'évolution des conditions du marché : 80 % des entreprises disent avoir modifié leur stratégie au cours de l'année écoulée, « ce qui indique une réévaluation généralisée et un degré d'agilité peu courant dans les projets technologiques d'une telle envergure, d'une telle ampleur et d'une telle complexité », a pointé Kyndryl. Ces projets peuvent prendre plusieurs formes : les entreprises peuvent conserver leurs données sur le mainframe, migrer leurs charges de travail ou créer un environnement hybride. L’étude note que parmi les entreprises ayant déclaré un changement d’approche, 43 % se concentrent davantage sur la modernisation directe du mainframe et 50 % s'orientent davantage vers une stratégie hybride. Sur cette dernière, 34 % des sondés donnent la priorité à l'intégration avec les plateformes cloud et 16 % accélèrent le transfert des applications hors du mainframe. Seul un répondant sur 500 a l'intention d’abandonner entièrement le mainframe.
Les raisons qui poussent les entreprises à modifier leurs stratégies de migration varient considérablement d'un répondant à l'autre. Selon l’enquête, « plusieurs facteurs comme la réussite de projets antérieurs, le transfert de budget vers d’autres technologies et des facteurs externes tels que les préoccupations géopolitiques, macroéconomiques et réglementaires sont évoquées ». Un autre facteur étant le coût : « le coût moyen de la modernisation du mainframe est passé de 9,1 M$ en 2024 à 7,2 M$ en 2025, et le retour sur investissement d'une telle opération a plus que doublé », précise Kyndryl.
Les autres enseignements
L’étude relève aussi d’autres tendances. Ainsi, il existe des freins sur l’usage de l’IA. Les principaux obstacles, les protocoles de sécurité qui limitent l'accès aux données du mainframe (47 %), la perception que la technologie d'IA générative manque de maturité (41 %) et les obstacles techniques spécifiques au mainframe (40 %). Autre point, les entreprises ont besoin de compétences polyvalentes dans leur stratégie de modernisation avec des experts sur le cloud, l’IA, la GenAI, la sécurité et l’edge computing. 70% des personnes interrogées ont eu des difficultés à trouver les compétences adéquates, et les trois quarts d'entre elles (74 %) font appel à des entreprises externes pour les aider à se moderniser.
Enfin, la pression réglementaire reste toujours importante dans les projets de modernisation. 94% des sondés déclarent que la conformité réglementaire joue un rôle très important dans cette décision. Cela les pousse à accélérer les délais à renforcer la collaboration entre les différents services et à concevoir dès le départ des solutions conformes. En outre, 32 % citent la sécurité pour justifier le maintien d’une application sur mainframe.