« Cadencé de 3 à 4,14 GHz, le processeur Power7 sera livré avec 4, 6 ou 8 coeurs » a expliqué, lors d'une conférence de presse à New York le lundi 8 février, Ross Mauri, directeur de la division Power Systems d'IBM. Chaque coeur est en mesure d'exécuter quatre threads. Une puce Power7 huit coeurs est donc en mesure de mener 32 tâches simultanément, ce qui fait quatre fois plus que la génération précédentes Power6. Cette nouvelle génération de puces fait appel à un procédé de fabrication reposant sur la technologie 45 nm. IBM indique également que des améliorations ont également été réalisées au niveau de la mémoire pour permettre au processeur d'exécuter des tâches plus rapidement. Comme chez Intel, la puce d'IBM possède également une technologie baptisée TurboCore, qui permet d'augmenter temporairement la fréquence des coeurs actifs (quatre sur huit) pour gagner en performances. Cette technologie concentre également la mémoire et la bande passante sur quatre coeurs actifs pour suivre le rendement supérieur. Selon Ross Mauri, « les systèmes Power7 fourniront deux fois plus de performances que les anciens Power6 tout en consommant quatre fois moins d'énergie ». Une technologie pompeusement baptisée «Unique Intelligent Energy » permet d'éteindre les composants inactifs d'un serveur afin de réduire la consommation électrique. Cette fonction réduit également la vitesse d'horloge des processeurs d'une machine ou d'un ensemble de serveurs afin de diminuer la puissance consommée. Des machines disponibles très rapidement Suite à cette annonce, Big Blue a également lancé quatre serveurs Power7. Haut de gamme, les IBM Power 780 et Power 770 reposent sur une conception modulaire et sont livrés avec un maximum de 64 puces Power7. Le Power 755, destiné au marché des HPC, supportera quant à lui jusqu'à 32 Power7. La firme d'Armonk propose aussi la série 750 Server Express, un modèle rack 4U milieu de gamme. Les 750 Power Express et 755 seront disponibles le 19 février, tandis que les Power 770 et 780 seront à partir du 16 mars. 200 machines ont déjà été déployées chez des clients pour des premiers tests. Les prix de ces serveurs n'est pas encore connu, mais les représentants d'IBM France nous ont indiqué que leurs tarifs seraient compétitifs (voir mise à jour prix dans l'encadré). « Les serveurs Power7 offriront de meilleures performances et rentabilisent l'investissement réalisé par nos clients sur les systèmes Power6 existants », a déclaré Rod Adkins, vice-président des grands systèmes chez IBM. Si Big Blue a bien sûr qualifié sa puce Power7 « comme le processeur le plus rapide du monde », l'argumentaire marketing tournait également autour de la capacité à délivrer des performances « intelligentes », c'est-à-dire adapté aux besoins à un instant T. «Comme nous avons conçu ce système (...) Power7 pour les performances brutes mais vous verrez également une grande préoccupation autour ( ...) des performances intelligentes" souligne Rod Adkins. [[page]] Comme auparavant, ces serveurs pourront être animés par les systèmes d'exploitation AIX, i/OS (OS/400) et Linux, notamment les solutions entreprises proposées par Red Hat et Suse. En plus d'optimiser le parallélisme des applications maison telles que Websphere et Lotus Domino, IBM a également travaillé de concert avec SAP pour améliorer les demandes d'exécution multithread sur les coeurs Power7. EMeter, un éditeur qui propose des applications pour les compteurs intelligents connectés aux réseaux, a indiqué les serveur Power7 sont extensibles et capables d'analyser des données plus rapides que leurs prédécesseurs. Ces grands systèmes permettront à l'entreprise de relever les compteurs intelligents plus rapidement et introduire ainsi plus de souplesse dans la facturation des clients notamment avec les différences de tarifs horaires. Toujours grâce aux Power7, l'université de Rice a amélioré les rendements des calculs liés à l'analyse des données liées à ses recherches sur le cancer, a déclaré Kamran Khan, vice-président de l'université. Les 128 noyaux des systèmes Power7 sont en mesure de traiter les données plus rapidement, ce qui est essentiel dans certains domaines de recherche, comme le séquençage des génomes et la dynamique moléculaire (simuler par le calcul informatique l'évolution d'un système de particules au cours du temps), a déclaré Kamran Khan. En France, Thierry Meynlé de Divalto, travaille à l'optimisation des ses ERP pour PME-PMI pour la plate-forme Power7. Le middleware a été réécrit à90% pour tirer profit du multithread et améliorer la gestion de la mémoire. Avec Aix 6.1, les Power7 sont capables de traiter jusqu'à 128 threads, avec Aix 7 on passera à 1024. En attendant, Aix 6.1 est capable de dispatcher les threads pour équilibrer la charge de travail. Power7 contre Itanium 9300, les annonces se télescopent Le lancement de ces puces Power7 pourrait déclencher une nouvelle bataille sur le marché des processeurs haut de gamme où IBM retrouve ses challengers habituels, Intel avec son Itanium et Sun Microsystems avec son Sparc. Intel vient d'ailleurs de lancer son Itanium 9300 Tukwila qui équipera les serveurs haut de gamme Hewlett-Packard Integrity. Au cours du troisième trimestre2009, IBM était le leader sur le segment des grands systèmes : 31,8 % de parts de marché (en valeur), suivi par HP avec 30,9 %. Le marché des Unix - y compris le matériel et les applications - est considérée comme étal ou en baisse avec la progression des serveurs x86. Au cours du troisième trimestre 2009, le marché des systèmes Unix a diminué de 23,4 % (en valeur) par rapport au troisième trimestre de 2008 selon IDC. Mais selon Rod Adkins avec l'augmentation de la demande en matière de traitement des données, le besoin de serveurs Unix rapides et fiables va croître. «Le marché des Unix reste un marché très important et en bonne santé», souligne Rod Adkins. « Le marché va croitre de plusieurs milliards de dollars, et les systèmes Power continueront à dominer ce secteur. IBM fournit aujourd'hui des options de tarification plus agressives pour les serveurs Unix, ce qui pourrait mettre les systèmes Power7 en concurrence avec les serveurs de domaines «traditionnels», conclut-il.