Augmenter les performances des applications tout en réduisant les coûts en énergie dans les data centers tels semblent être le credo d'IBM avec sa gamme serveurs 2010. Reposant sur la traditionnelle architecture x86 (Intel Xeon Nehalem EX en l'occurrence), les eX5 prennent toutefois leurs distances avec les plates-formes où processeurs et mémoire sont étroitement imbriqués. Selon IBM, l'architecture de cette génération de serveurs qui découple la mémoire des processeurs, permet de s'adapter plus rapidement à l'évolution des charges de travail. L' objectif d'IBM est d'aller au-delà de l'offre standard de l'industrie pour offrir quelque chose de plus évolutive. « Traditionnellement, des serveurs supplémentaires sont ajoutés pour accompagner une charge de travail croissante, ce qui conduit à construire une plus grande ferme de serveurs et à l'utilisation de puissance supplémentaire » souligne Ronald Hagan, vice-président de la division System x chez IBM. Améliorer le taux d'utilisation Les entreprises ont certes réussi à consolider les serveurs x86 dans des environnements virtualisés, mais le taux d'utilisation du matériel reste limité par le lien étroit entre les processeurs et les composants mémoire. En séparant la Ram et les CPU, les systèmes auront accès à une plus grand capacité de mémoire ce qui pourrait stimuler les performances des logiciels. IBM fait ainsi valoir que ces serveurs auront accès à six fois plus de mémoire que dans les précédents serveurs maison. Un bonus non négligeable pour booster des applications comme les bases de données. Cette ligne de serveurs eX5 est un bon exemple de ce que Gartner appelle «le tissu de base de » l'informatique, qui permet aux clients de moduler la mémoire et les ressources, sans nécessairement acheter un nouveau serveur. Ces systèmes permettront également aux entreprises de déployer un plus grand nombre de machines virtuelles par serveurs. Les serveurs eX5 d'IBM seront tout d'abord disponibles en blade en mars et en rack un peu plus tard dans l'année. Big Blue reprend une partie de l'architecture Intel en y greffant un jeu de composants maison, qui réduit la latence entre la mémoire et les processeurs. IBM prétend que ses serveurs amélioreront les requêtes sur les bases de données d'un facteur de 30 par rapport aux systèmes actuels, tout en améliorant considérablement les performances par watt et la densité en machines virtuelles. [[page]] Gordon Haff, analyste chez Illuminata, estime que l'extension des capacités mémoire sera particulièrement intéressante pour les clients déployant des machines virtuelles. "La mémoire est la grosse affaire de la virtualisation, car l'une des choses que nous voyons avec les serveurs virtuels est que la mémoire vient à manquer avant les ressources CPU ». Mais IBM ne sera pas le seul fournisseur à répondre effacement aux besoins en mémoire des data center virtualisés, poursuit Gordon Haff. Cisco propose déjà une technologie de ce type (Extended Memory ) dans ses serveurs UCS (Unified Computing System). D'autres constructeurs dévoileront également dans les prochaines semaines des solutions de ce type reposant sur les puces Intel Nehalem EX. Avec les eX5, Big Blue poursuit son ambition de dépasser HP sur le marché des serveurs x86, précise Gordon Haff. « Comme avec ses mainframes et ses systèmes Power, IBM peaufine la puissance de ses solutions x86 pour les adapter à des charges de travail spécifiques ». De 1,5 à 3 To de Ram Les serveurs eX5 seront disponibles dans plusieurs versions : un système blade, deux modèles rack double et quatre sockets. Les clients pourront ajouter de 32 à 92 barrettes mémoire Dimm, selon les modèles, et plusieurs To d'espace disque SSD pour améliorer les capacités en entrée/sortie. Ils pourront également ajouter des processeurs par quantité de deux ou de quatre. Le cabinet Gartner prédit toutefois que ce type de serveurs coûtera beaucoup plus que les modèles x86 actuels, mais IBM soutient que cette technologie permettra également aux entreprises d'acheter moins de systèmes.