La déferlante des nouveaux outils du Web 2.0 - réseaux sociaux, salons virtuels, blogs RH, vidéos - a entraîné un profond bouleversement des techniques de recrutement. C'est sur ce thème que trois spécialistes du recrutement - l'éditeur Taleo, l'agence RH TMPNeo et le moteur de recherche d'offres d'emploi Wanajob - ont débattu à Paris hier matin, 27 novembre, lors d'une conférence de presse intitulée « Les nouvelles pratiques des recruteurs ou l'art de réinventer son métier ». Premier enseignement : aux Etats-Unis, les réseaux communautaires (sites, cooptation) seraient devenus le principal vecteur d'approche utilisé par les entreprises pour trouver des candidats potentiels. Les flops : CV vidéo, sites d'emploi/mobilité, blogs RH et « viviers » Pour les trois experts, les réseaux sociaux, la vidéo et le monde virtuel de Second Life sont considérés comme les plus performants. A l'inverse, ils n'ont pas hésité à utiliser le terme de flop pour qualifier les CV vidéo, les sites d'emploi (jobboards)accessibles via la téléphonie mobile, les blogs RH et les « viviers » de candidatures. « Le principal problème du CV vidéo, c'est qu'il est fortement consommateur de temps, a souligné Thomas Delorme, responsable de la stratégie interactive chez TMPNeo. D'autant qu'au final, les contenus sont souvent d'un niveau qui frise le pathétique. » Le constat n'est guère meilleur s'agissant des blogs RH : « Ce type d'outil était considéré comme un must, voire une révélation, par les entreprises, rappelait Stéphane Labrouche, PDG de Wanajob. Encore fallait-il veiller à les alimenter et à assurer leur mise à jour régulière pour asseoir leur crédibilité, ce qui n'a pas été fait ». En outre, un blog d'entreprise ne doit pas se contenter de faire passer des messages dictés par la maison mère. « En tant que plateforme d'échanges, il doit s'ouvrir à la communauté et abandonner le contrôle sur son contenu, en acceptant les critiques et les commentaires des internautes », estimait également le PDG de Wanajob. Les bases de données (viviers) de CV ont également essuyé des critiques assez sévères de la part des trois interlocuteurs : « Les viviers de candidatures se contentent de fonctionner comme de simples composteurs de CV ! regrettait le responsable de la stratégie interactive de TMPNeo. La plupart du temps, les CV stockés dans les bases de données ne sont plus mis à jour par les recruteurs, qui se contentent de les numériser et de les archiver. » Les candidatures papiers résistent toujours [[page]] Malgré tout, certains bons vieux outils font encore partie des habitudes des recruteurs, comme des candidats. En 2008, une étude de Robert Half montrait que 42% des entreprises - tous pays confondus - préféraient recruter des candidatures papier. En France, ils n'étaient que 47 % à recruter sur format électronique ! Cette tendance se vérifie également dans notre dernier sondage flash : d'après les résultats de notre enquête, 44% des candidats indiquaient préférer la voie classique des petites annonces pour chercher un emploi. être visible sur les moteurs de recherche En 2009, les recruteurs devraient continuer à développer le sourcing et rechercher les candidats sur plusieurs plateformes avec des outils différents. Le défi des entreprises consistera également à être visibles dans les moteurs de recherche. D'après le PDG de Wanajob, les entreprises devront maîtriser les règles du référencement pour figurer dans les deux premières pages de Google de manière à assurer leur visibilité auprès des candidats potentiels. Crise oblige, Stéphane Labrouche pense que les employeurs auront également tendance à miser sur la mobilité interne.