Microsoft vient de mettre un terme à ses projets de portage de Windows XP sur plate-forme Itanium 2. Cette démarche met un terme aux espoirs d'Intel de voir un jour sa plate-forme conquérir le marché des stations de travail.
Le géant de Redmond explique ce choix par son intention de concentrer ses efforts sur le développement de Windows XP pour les stations de travail embarquant des processeurs 32 bit à jeu d'instructions étendu 64 bit, tels que les processeurs Opteron 64 bit d'AMD.

Intel a lancé sa plate-forme Itanium il y a maintenant plus de sept ans dans l'espoir de remplacer progressivement l'architecture IA-32 en construisant son avenir autour du 64 bit. Initialement, le fondeur, voyait son architecture Itanium - dont le premier-né fut le Merced - dans toute l'informatique personnelle et professionnelle. Et ainsi de la présenter en mars 2000 lors d'une conférence de développeurs de jeux vidéos. En juillet de la même année, Dennis Goo, directeur des solutions pour médias numériques d'Intel, vantait les mérites de la plate-forme pour les producteurs de contenus multimédias numériques. Pour déchanter rapidement.

Un an plus tard, à l'Intel Developer Forum 2001 de San Jose, Intel se limitait déjà à souligner la fiabilité de sa plate-forme pour les serveurs, poussant le Pentium 4, les Xeon et l'Hyper-Threading pour le poste de travail. En 2002, lors du lancement de l'Itanium 2, le fondeur insistait sur la dimension "marque de choix" du processeur pour "des serveurs et des stations de travail haut de gamme" tout en estimant que sa plate-forme deviendrait la référence "dans les centres de calcul de haut niveau".

Pragmatique, Dell avait déjà décidé d'abandonner la production de stations de travail Itanium en février 2002. Il aura fallu deux ans et demi de plus à HP pour lui emboîter le pas. L'abandon de Windows XP sonne le glas de tout espoir de retour de l'Itanium sur ce marché et la consécration de la stratégie d'AMD avec son jeu d'instruction x86 étendu AMD64. Ironie, cette consécration est telle qu'Intel a dû manger son chapeau et accepter de cloner dans ses Xeon, les extensions 64 bit imaginées par son concurrent. Seule consolation, Intel reste largement leader du marché des processeurs 64 bit, mais avec une technologie qu'il n'a pas inventé...