Mercredi, à la surprise générale, Microsoft a décidé de réorganiser sa division plateformes et services. Les deux activités qu'elles réunissaient, Online Services Business et Windows OS business, deviennent désormais deux groupes séparés. Le géant de Seattle a également annoncé le départ de Kevin Johnson, patron de la défunte division, qui rejoint Juniper Networks. [Mise à jour]Un communiqué de de ce dernier confirme que Kevin Johnson devient tout simplement son PDG. Steve Ballmer compte ainsi reprendre le contrôle d'une activité qui se cherche désespérément depuis le lancement de Windows Live services, fin 2005. Microsoft a toujours su se lancer après ses concurrents sur les marchés majeurs pour mieux les rattraper, voire les dépasser. Une stratégie qui semble avoir trouvé ses limites face à un Google tout puissant dans le domaine des services et de la publicité en ligne. Un bon moyen de voir plus clair dans la stratégie online Selon Charlene Li, analyste indépendante pour l'industrie technologique, la séparation des deux activités « va permettre à Microsoft de clarifier sa stratégie online. On devrait commencer à comprendre à quoi correspond la marque Windows Live et ce que l'éditeur essaie d'en faire. Les deux offres (messagerie online d'un côté, OS Windows de l'autre) n'avaient rien à voir l'une avec l'autre. » L'activité Online Services Business a perdu 1,23 Md$ cette année, le double des 617 M$ perdus en 2007. Difficile par ailleurs d'oublier que Microsoft a échoué dans sa tentative d'accélérer le mouvement dans ce domaine en achetant Yahoo , ou tout du moins son moteur de recherche. Chris Liddell, directeur financier de Microsoft, a pourtant évoqué la semaine dernière de vagues plans d'investissements qui iraient principalement alimenter l'activité moteur de recherche et soutenir les revenus provenant de la publicité en ligne. A priori, certains des plus gros actionnaires du géant et certains analystes ne seraient pas très convaincus. La réunion annuelle des actionnaires se tient aujourd'hui, 24 juillet, et devrait permettre d'y voir plus clair. « Microsoft peut se permettre d'investir beaucoup sans se soucier trop du court terme » [[page]]Matt Rosoff, analyste pour le cabinet Directions on Microsoft rappelle pourtant que Microsoft a « l'habitude se donner des plans à 10 ans, et que sa course après Google a tout juste commencé il y a trois ans. Microsoft a réalisé 60 Md$ de CA l'an dernier, son activité est toujours en croissance et il peut se permettre d'investir beaucoup sans se soucier trop du court terme. » Quant au départ de Kevin Johnson, il apparaît plutôt logique aux observateurs. "Il avait en main cette stratégie online, de loin la plus grosse faiblesse de Microsoft, estime Rob Helm, un autre analyste de Directions on Microsoft. Il n'a rien fait pour améliorer la part de marché ou augmenter les revenus dans ce domaine, que ce soit par croissance organique ou par des acquisitions. [...] Il avait clairement un poste difficile et il pourrait bien ne pas être le dernier manager à tomber sous le même glaive. » A la décharge de Kevin Johnson, qui était derrière les négociations pour le rachat avorté de Yahoo, il avait aussi la charge de la florissante activité des produits Windows. A noter que le poste de manager pour la nouvelle division OSB reste à pourvoir...