One Laptop Per Child ne lancera pas sa tablette XO-3. Le projet a été abandonné, mais la technologie associée pourrait encore être utilisée dans d'autres produits, selon Nicholas Negroponte, président de l'organisme à but non lucratif. « La XO-3 n'a pas du tout disparu. Elle peut émerger sous la forme d'une de ses composantes, plutôt que sous la forme d'un tout », a-t-il expliqué dans un mail à nos confrères d'IDG News Service.
OLPC a démarré ses activités en 2005 avec un projet d'ordinateur portable. Son premier XO-1 a été salué pour sa conception particulière, respectueuse de l'environnement. L'annulation de la XO-3 intervient alors que les responsables de l'organisation ont indiqué que celle-ci pourrait se désengager de la mise au point de matériels pour se consacrer à des projets d'éducation.

Un prix d'abord fixé à 75 dollars, jugé peu réaliste

L'organisme avait annoncé son projet de tablette XO-3 en 2009 et montré des prototypes au dernier CES de Las Vegas. Le terminal mobile, destiné à équiper des étudiants dans des pays en développement, devait être livré cette année pour 100 dollars. Mais sa sortie a été repoussée tandis qu'OLPC finalisait sa conception et cherchait des partenaires pour la fabriquer.

Son prix avait initialement été fixé à 75 dollars, ce qui avait suscité quelques réactions, notamment parce que cela apparaissait irréaliste. OLPC n'avait pas l'intention de la fabriquer lui-même, comme il l'avait fait avec l'ordinateur portable XO-1. Ce dernier avait également été livré plus tard que prévu et, finalement, pour un prix deux fois plus élevé que les 100 dollars annoncés au départ.

Montrée au CES de Las Vegas

Le design de la XO-3 est toujours disponible. Certaines de ses technologies pourront être utilisées, comme ses capacités d'alimentation, fait remarquer Ed McNierney, directeur technique d'OLPC. Il souligne qu'il y a différentes technologies intéressantes dans ce projet, mais que le problème est plutôt de les rassembler pour en faire un produit qui convienne au public auquel il est destiné. « La Nexus 7 est bien aussi, et sa taille est plus adaptée à des enfants et il y a d'autres exemples de ce type ».

La tablette montrée au CES avait un boîtier renforcée, un écran de 8 pouces et parmi ses options, un chargeur solaire et le support d'une connexion Internet par satellite. Son affichage (Pixel Qi) préservait la batterie en utilisant la lumière ambiance pour éclairer l'écran.
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La priorité d'OLPC a toujours été l'éducation et le besoin de concevoir ses propres systèmes peut être mis de côté, estime Nicholas Negroponte. Les tablettes constituent un outil d'apprentissage important pour les enfants, il est possible de rendre plus robustes certains modèles bon marché qui existent déjà afin de pouvoir les utiliser dans les écoles, ajoute-t-il. « Il fallait que nous fabriquions le portable [XO-1], mais nous n'avons pas besoin de fabriquer la tablette. Cela peut se transformer en quelque chose d'autre. »

La tablette hybride XO-4 toujours prévue pour 2013

OLPC a aussi conçu une tablette hybride qui se combine à un laptop, la XO-4, qui inclut certaines fonctionnalités de la XO-3. Ce produit est toujours programmé pour être lancé au début de l'an prochain. Il ressemble au laptop OX-1 d'origine mais présente un écran tactile qui peut pivoter et se plier sur le clavier pour devenir lecteur de livres électroniques.

Comme alternative à la XO-3, Nicholas Negroponte n'est pas opposé à la possibilité d'acheter des tablettes bon marché pour les distribuer dans les écoles. Des terminaux venant de fournisseurs comme Motorola, qui ont été déployées comme outils éducatifs dans les pays en croissance, ont montré de bonnes qualités dans des environnements où il est nécessaire d'utiliser du matériel résistant. « Je suis surpris de voir qu'ils conviennent très bien à cet usage même s'ils n'ont pas été conçus pour cela », note le président d'OLPC. « Le résultat surprenant, c'est que les enfants montrent tous les signes précurseurs de la lecture », souligne-t-il.

OLPC va continuer à concevoir le XO-4 et au-delà pour la simple raison qu'il y a maintenant près de 3 millions de terminaux XO dans le monde, pointe de son côté Ed McNierney. Les composants doivent par ailleurs être changés tous les 18 à 24 mois pour continuer à disposer de pièces de rechange disponibles et pour maintenir les prix bas. « Cela ne veut pas dire, bien sûr, qu'OLPC doit être celui qui réalise les choses sur le long terme. C'est le bon côté des organisations à but non lucratif. Nous nous attelons aux choses quand personne ne se propose pour les faire. Si quelqu'un peut s'y mettre, nous arrêtons », rappelle le directeur technique.