Oracle n'entend pas laisser à son principal concurrent, SAP, l'opportunité d'acquérir Retek, un spécialiste américain des logiciels pour le secteur de la distribution et du commerce de détail. Alors que l'éditeur allemand annonçait, le 28 février, son intention d'acheter Retek pour 496 M$, Oracle vient de riposter en formulant une contre-offre. Le groupe américain propose ainsi 9 $ en cash par action Retek, soit 0,5 $ de plus que ce qu'offre son rival et un total de 504 M$. Oracle affirme avoir déjà acheté 5,5 millions d'actions ordinaires Retek depuis le début de la semaine, soit 10 % des titres en circulation.
Retek, spécialisé dans les progiciels de gestion pour le secteur de la distribution, intéresse SAP qui y voit l'opportunité de renforcer un domaine d'activité dans lequel il se fait discret. SAP estime ainsi que la distribution est un des secteurs à plus fort potentiel. Surtout, l'éditeur allemand entend se servir de Retek pour refaire son retard sur Oracle aux Etats-Unis.
Un retard que Larry Ellison, le patron d'Oracle, espère accroître grâce à Retek. Déjà fort de l'acquisition de PeopleSoft au début de l'année, Ellison veut défendre ses parts de marché et préserver la place de n°1 de son groupe aux Etats-Unis. "Nous avons évalué la proposition de rachat de Retek par SAP depuis qu'elle a été rendue publique, en partie pour défendre notre position de numéro un sur le territoire nord-américain" explique ainsi Larry Ellison.
Ce dernier estime que l'acquisition de Retek par Oracle pourrait se faire bien plus simplement que l'intégration de PeopleSoft. Tout d'abord Retek est sensiblement plus petit de PeopleSoft, avec seulement 174 M$ de chiffre d'affaires. Ensuite les produits de l'éditeur s'intégreraient plutôt bien avec ceux d'Oracle. "Tous les produits Retek sont écrits en Java et il n'y a pas de recouvrement (avec nos produits)" explique ainsi Ellison, en ajoutant que son offre "est amicale pour les employés comme pour les actionnaires de Retek". On attend désormais la réponse de SAP...