( Source EuroTMT ) Deux ans après avoir annoncé sa volonté de se lancer sur le marché de la téléphonie mobile avec son système d'exploitation Android, Google peut se prévaloir de s'être fait un nom aux côtés d'Apple, de RIM ou encore de Nokia. Une douzaine de téléphones utilisent son OS, avec plus de 12 000 applications existantes sur Android Market. Certes, Google est encore loin de 100 000 logiciels conçus pour l'iPhone, mais le groupe est tout de même déjà deuxième derrière Apple dans ce domaine. Après avoir accueilli l'arrivée d'Androïd avec une bonne dose de scepticisme, la plupart des analystes du secteur, sont obligés de reconnaître que Google a enclenché une réelle dynamique autour de son système d'exploitation. Mais ils soulignent également que, pour l'instant, le fait d'avoir convaincu certains fabricants de téléphones et des opérateurs mobiles d'avoir adopté ses logiciels pour smartphones ne s'est pas encore traduit par des bénéfices tangibles pour Google. Car la stratégie de la société de Mountain View diffère totalement de celle de ses concurrents. Contrairement à Nokia ou à RIM, qui dégagent des marges avec les ventes de leurs téléphones mobiles, Google cherche avant tout à placer ses logiciels et les services associés sur une nouvelle gamme de terminaux. Et ce afin d'accèder à des données concernant les utilisateurs finaux lui permettant, au bout du compte, de vendre des messages publicitaires ciblés à prix d'or. Ainsi, en novembre, le groupe a annoncé le rachat, pour 750 millions de dollars d' AdMob, dont la technologie peut être installée sur les boutiques en ligne des opérateurs et sur des applications iPhone et Androïd. Légende illustration : "Goggles" (lunettes) la nouvelle fonction de recherche de Google à partir d'une image est disponible sous Android. On prend une photo avec son mobile, et on lance une recherche à partir de l'image. [[page]] Pour l'instant, Google ne détaille pas les revenus tirés de ses messages publicitaires sur mobiles. Bon nombre d'intervenants du marché sont impatients et notent que Google a encore beaucoup de chemin à faire avant de rattraper Apple, voire Palm. Ils estiment en effet que la variété des fabricants proposant des téléphones fonctionnant avec le système Androïd peut donner l'impression que l'offre de Google est moins performante, moins intégrée que celles proposées par les Pre ou les iPhone. Certains notent que la volonté de Google de développer Androïd tous azimuts peut se retourner contre le groupe. Un premier avertissement est venu de Gameloft, concepteur français de jeux pour téléphones mobiles, qui a annoncé il y a quelques semaines son intention de réduire les investissements consacrés aux développements d'applications pour Androïd, estimant que la boutique en ligne de Google n'était guère incitative. Gameloft a enfoncé le clou en disant que Google souffrait de la comparaison avec l'iPhone, ajoutant que personne n'était en mesure d'engranger des revenus significatifs avec Androïd. Bientôt un vrai Google Phone ? Google pense ainsi avoir marqué des points avec la mise à disposition sur les appareils Androïd de Google Maps Navigation, une sorte de GPS en temps réel. De façon générale, Google espère se distinguer de l'iPhone par la qualité de ses applications plutôt que par la quantité. En la matière, il vient d'ailleurs de révolutionner la recherche sur internet avec l'application "Goggles" (lunettes). Cette nouvelle fonction de recherche de Google travaille à partir d'une image au lieu de quelques mots comme c'est le cas depuis l'origine des moteurs de recherche. Or, Goggles est disponible sous Android. On prend une photo avec son mobile, et on lance une recherche à partir de l'image. Enfin, certains estiment que Google avait pris acte du côté un peu lâche de son offre mobile et que, pour y remédier, il envisageait de se lancer dans le développement de son propre appareil mobile, au risque de se fâcher avec des fabricants partenaires comme Motorola. Andy Rubin, vice-président de l'ingénierie de Google, a déclaré que le groupe avait activement contribué à la conception de certains appareils mais il a démenti les rumeurs prêtant à Google l'ambition de développer ses propres terminaux. Reste que selon notre confrère Tony Bradley du magazine PC World à San Francisco, les employés de Google utilisent bien à titre expérimental un smartphone sur mesure, baptisé Nexus One, développé avec le concours de HTC. Une photo de ce terminal a d'ailleurs été postée sur Twitter. Une fois la phase de tests terminée, ce Google Phone pourrait très bien être commercialisé en 2010 avec Android 2.1.