Le Fafiec, organisme paritaire collecteur agréé (OPCA) des entreprises de l'informatique, de l'ingénierie et du conseil, chargé de mutualiser les fonds pour la formation professionnelle, vient de publier son rapport d'activité 2006-2007 : au final, 5,1 millions d'heures de formation ont été financées par l'organisme. Dont 38 000 actions financées au titre du plan de formation, et près de 7 400 au titre de la professionnalisation. Le montant collecté sur la masse salariale 2006 s'élève à quelque 181,7 M€, en augmentation de 9% par rapport à l'année précédente. 45% des contributions proviennent de l'informatique, 30% de l'ingénierie, et 24% du conseil. Si ces chiffres paraissent plutôt encourageants, ils sont loin de convaincre les organisations syndicales. Ainsi, la F3C-CFDT, fédération CFDT de la communication et du conseil, pointe une sous-utilisation de la formation dans les entreprises de la sphère IT : « La clôture de l'exercice 2007 du Fafiec montre un excédent de 70 M€ sur le budget des périodes de professionnalisation [NDLR: il s'agit de formations longues d'une durée comprise entre 100 et 600 heures, périodes également éligibles au DIF], signale Yvan Béraud, secrétaire national de la fédération. La branche entendra probablement de garder ce trésor de guerre, mais comme les dépenses de 2008 suivent sur le même rythme, c'est un risque équivalent de 140 M€ que nous risquons d'avoir pour la fin 2008 ». [[page]] Pour d'autres comme le Munci, une des associations professionnelles d'informaticiens, cette sous-utilisation chronique de la formation professionnelle n'a rien de réellement surprenant : « La sous-utilisation de la formation est un phénomène qui a déjà eu lieu dans la IT, notamment en 2003 », rappelle t-il. Cette année-là, les entreprises de plus de 10 salariés n´avaient en effet consommé que 59 % de leur plan de formation. » Le président du Munci s'interroge toutefois sur le devenir des 140 M€ évoqués par la F3C-CFDT : « Il s'agit de savoir si l'argent non dépensé sera redistribué partiellement aux entreprises, comme ce fut le cas en 2003. » Et d'ajouter, pour modérer ses propos : « Ce constat de la sous-utilisation des budgets formation est à nuancer. Il est vrai que toutes les entreprises ne passent pas par le Fafiec pour leurs actions de formation. Celles-ci progressent, en outre, globalement dans les SSII depuis quelques années, notamment grâce au DIFl. En témoignent les chiffres publiés par le Fafiec, et ce, même si beaucoup reste encore à faire en matière de formation, dans les entreprises du secteur ! »