Fondée en 2006 suite à une spin off de l'activité commutateurs du Canadien Nortel, Blade Network Technologies est devenue une "IBM compagny" le 29 octobre dernier. « Quelques choses ont changé bien sûr, mais l'essentiel reste le même » nous a confié le toujours flegmatique Vikram Mehta, président et CEO de la compagnie BNT. « Nous avons toujours la même approche du marché et cette acquisition va nous aider à grandir. Nous avons vendu plus de 10 millions de ports Ethernet pour datacenter  et nous allons poursuivre notre travail pour faire du réseau une simple commodité comme l'électricité ou le gaz», poursuit le CEO. « Dans l'architecture du futur sur laquelle nous travaillons, beaucoup d'équipements seront reliés entre eux dans une network fabric. Et aujourd'hui, avec l'acquisition de Blade, IBM a tous les éléments pour cette network fabric ». Nous avons toutefois demandé à Vikram Mehta si Blade allait devenir la division réseau d'IBM. Très prudent, ce dernier nous a simplement expliqué que «  le réseau est transversal à toutes les divisions d'IBM (voir photo de Vikram Mehta avec tableau blanc), serveurs, stockage, analyse décisionnelle et management . BNT apporte trois éléments essentiels à IBM : BladeOS, VMready et Unified Fabric Port (UFP). Où est le futur de Blade ? Je ne sais pas encore mais il sera forcément question de virtualisation... » Une des priorités pour les prochaines années reste toutefois le maintien des partenaires, BNT fournit en effet en OEM Dell, HP et NEC en sus d'IBM.


Vikram Mehta, président et CEO de Blade Network

Le TRILL intégré à un switch BNT

Cette rencontre a également été l'occasion de visiter le nouveau laboratoire de BNT (voir illustration) qui a en effet changé de locaux à Santa Clara. Très bien rangé, suite au déménagement de cet été, le labo est une plate-forme de tests internes et pour certains clients qui désirent découvrir in situ les derniers produits comme le RackSwitch G9264 (à partir de 24 750 $). Équipé de 40 ports 10 Gigabit Ethernet, ce dernier présente une densité inhabituelle. « Les switchs courants sont dotés de 48 ports, nous avons préféré en livrer 40 mais un châssis extrêmement dense. 40 est d'ailleurs le nombre maximal de serveurs qui peut équiper une armoire standard » nous explique Charles Ferland, vice-président Europe de BTN. « Il est également possible de relier deux de ces switchs en mode virtuel, pour augmenter sa capacité ». Dernier point, ce commutateur supporte le TRILL (Transparent Interconnection of Lots of Links)  qui se superpose au  protocole Ethernet pour permettre des liens multiples (au moins deux en fait) entre les commutateurs et les serveurs. Et ce, en garantissant que les paquets Ethernet ne se coinceront pas dans des boucles qui feront tomber le réseau. La solution TRILL se présente comme une alternative aux réseaux Spanning Tree, qui exigent une hiérarchie de commutateurs pour permettre à un grand nombre de machines de communiquer. Charles Ferland nous explique d'ailleurs que BNT a testé avec succès chez des clients des implémentations de Spanning Tree sur des réseaux de datacenters. La mise en service chez des opérateurs est une tout autre histoire.

Rackswitch G9264 en test client dans le labo de BNT
[[page]]
L'innovation chez BNT passe également pas la convergence des réseaux (stockage, TCP/IP et serveurs) sur le protocole Ethernet et ce, sans perte de données grâce au DCB (Data Center Bridging). « Ce type de réseau  loss less permet à une connexion 10G Ethernet de supporter simultanément plusieurs types de trafics, en respectant leurs propriétés respectives. Le DCB permet d'apporter une intelligence sur le réseau pour gérer les priorités et les échanges ». Les progrès réalisés avec le 10 et le 40 Gigabit Ethernet permettent aujourd'hui d'envisager un réseau convergent mixant TCP/IP, FCoE et iSCSI pour répondre à tous les besoins des entreprises. Et ce, à un coût bien moindre que celui des architectures FC. BNT ajoute également à son catalogue deux autres commutateurs, un autre modèle 10 Gigabit Ethernet mais avec 24 ports, le RackSwitch G8124 pour une approche convergente du stockage et du trafic IP, et le G8052 avec 48 ports à 1 Gigabit et 4 à 10 Gigabits destiné au marché du HPC. Ce dernier offre une latence particulièrement basse, de 1,7 à 2,8 ms, pour répondre aux besoins spécifiques des clusters de calcul.

Charles Ferland, vice-président Europe de BNT


Sortir du seul marché Fibre Channel

Après Blade Network, nous nous sommes rendus à San José chez Emulex pour conclure notre matinée réseau.  Partenaires OEM de presque tous les fournisseurs informatiques, Emulex fournit des cartes combinant FCoE, iSCSI et TCP/IP dans une seule puce. Optimisées pour les infrastructures virtualisées, ces cartes maximisent la consolidation des serveurs blades en soutenant plusieurs protocoles stockage et réseau dans une seule puce. « S'installer sur le marché des architectures de réseaux convergents est un grand changement pour Emulex, nous a expliqué Shaun Walsh, vice-président marketing de la société. En compétition avec QLogic et Brocade dans ce marché émergent, Emulex a pris cette direction en raison de l'évolution des architectures serveurs. « Nous proposons des solutions pour accompagner la transition vers la convergence réseau. Après la consolidation de la convergence IP et FC, nous allons passer au switch fabric ». Jusqu'à présent, Emulex a essentiellement été une société connue pour ses solutions Fibre Channel. Sa puce OneConnect  lui a permis de proposer des cartes pour serveurs travaillant avec plusieurs protocoles. En complément, le constructeur pousse OneCommand, une plate-forme de gestion automatisée des cartes OneConnect. Le logiciel est conçu pour simplifier la gestion des I/O de gestion, fournir des services à des machines virtuelles spécifiques, et sécuriser les données sur les réseaux.
Par ailleurs, Emulex a ajouté à son offre HBA une solution de chiffrement baptisée sur ses cartes. Elle chiffre les données en transit et au repos, contrôle les accès, et génère les rapports nécessaires aux audits.


Shaun Walsh, vice-président marketing d'Emulex