Google, Microsoft et Yahoo ont décidé d'adopter un code de bonne conduite sur la liberté d'expression et la protection de la vie privée sur Internet. Ils doivent annoncer aujourd'hui la création du Global network initiative, après deux ans de travail avec l'association Human Rights First, le Comité de protection des journalistes, le Centre pour la démocratie et la technologie, ainsi qu'une poignée d'experts chargés de vérifier si ce code de bonne conduite est respecté. Les intentions sont louables, mais il faudra attendre ce soir pour connaître les moyens concrets mis en oeuvre pour faire respecter la charte et surtout sévir en cas d'infraction. Ce nouvel organisme décrit des règles très précises pour les sociétés qui souhaitent s'établir dans des pays où la liberté d'expression est étouffée - la Chine plus particulièrement. Google, Microsoft et Yahoo dominent largement les marchés de la messagerie Web et de la recherche en ligne (à eux trois ils détiennent près de 90% du secteur selon ComScore). Et ils sont fréquemment accusés de profiter de cette omniprésence pour influencer la hiérarchisation de l'information, pour censurer certaines d'entre elles, voire pire : pour fournir des informations sur l'identité d'internautes aux autorités gouvernementales. Le groupe Human Rights Watch a dénoncé ce type de complaisance envers le gouvernement chinois dans un rapport intitulé « Nivellement vers le bas : la complicité des entreprises dans la censure d'Internet en Chine ». Yahoo aurait joué un rôle dans l'arrestation du journaliste chinois Shi Tao [[page]] Yahoo a été critiqué avec virulence par les militants des droits de l'Homme et par les législateurs américains pour avoir joué un rôle dans l'arrestation du journaliste chinois Shi Tao. Ce dernier avait utilisé sa messagerie Yahoo pour transmettre des informations embarrassantes pour le gouvernement chinois. Yahoo avait fourni les informations concernant le compte du journaliste, des données suffisamment détaillées pour qu'elles conduisent à son arrestation. Le rapport du Human Rights Watch condamnait également Skype pour sa politique de censure des mots sensibles dans les discussions en ligne, grâce à un logiciel de messagerie instantanée mis au point avec son partenaire chinois Tom Online. Ce logiciel aurait permis de stocker toutes les informations censurées sur un serveur en Chine - Skype a toujours démenti cette accusation.