Viviane Reding, la Commissaire européenne à la Société de l'information, montre peu de bienveillance envers Paris. Interrogée par Lemondeinformatique.fr, elle a la dent dure contre les démarches entreprises par Nicolas Sarkozy pour faire annuler un amendement adopté par les eurodéputés. Le chef de l'Etat s'était en effet tourné vers la Commission européenne pour qu'elle rejette le texte, qui condamnait le principe de riposte graduée tel qu'envisagé par le projet de loi français. Si, dans un premier temps, des sources avaient rapporté que Viviane Reding comptait combattre cet amendement, la Commissaire s'était rapidement rangée derrière la position défendue par José Manuel Barroso, le président de l'exécutif européen : la Commission n'interviendra pas et la demande de Nicolas Sarkozy est déplacée. « Je ne veux plus en entendre parler » [[page]] Viviane Reding se défend maintenant d'avoir abordé le sujet : « C'est très simple, je n'ai jamais parlé de la riposte graduée, explique-t-elle au Mondeinformatique.fr. J'ai parlé de la réforme du cadre télécoms. » Pourtant, elle n'hésite pas à désigner l'amendement combattu par Paris, comme « un amendement de compromis ». Gageons que Nicolas Sarkozy aurait choisi un autre adjectif pour qualifier le texte. Quant à une éventuelle intervention de la Commission pour rejeter l'amendement, comme l'avait demandé le président de la République, il n'en est toujours pas question : « la Commission doit respecter le Parlement. Elle transfère donc cet amendement du Parlement à l'autre institution, le Conseil des ministres. Elle attend ensuite ce que le Conseil en fait. Puis, les trois institutions commenceront à discuter ensemble. » Est-ce le sujet de la riposte graduée lui-même ou la multitude de questions auxquelles la Commissaire a dû répondre depuis quelques semaines, toujours est-il que Viviane Reding semble lassée par ce sujet : « D'ici là, je ne veux plus en entendre parler, lâche-t-elle. Maintenant, c'est au Conseil des ministres européens de décider ce qu'il veut faire. » Et, dans une dernière salve adressée à Paris : « Que les Français fassent leur projet de loi dans l'indépendance et sans instrumentaliser les uns et les autres. »