C'est au coeur du Futuroscope que ZTE a élu domicile, depuis 2006, pour son laboratoire sur les réseaux mobiles. Lors d'un point presse, l'équipementier chinois a dressé un bilan de son expérimentation et de ses tests sur la technologie dite LTE que l'on définit comme la quatrième génération de la téléphonie mobile. Cette dernière permet des débits théoriques de 150 Mbits lorsque l'on dispose d'une capacité de spectre de 20 Mhz. L'Arcep (autorité de régulation des télcommunications) a donné à l'équipementier chinois des fréquences à titre expérimental. Pour montrer les résultats obtenus par ces tests, ZTE a reçu les honneurs d'un invité de marque en la personne de Jean Pierre Raffarin, ancien premier ministre et ardent défenseur de la cause chinoise en France. Il a insisté sur l'implication du département de la Vienne d'être « dans le temps du monde et d'avoir aussi un pas dans le futur avec la LTE » et ajouter qu'il intervenait personnellement pour permettre aux ingénieurs chinois d'obtenir des visas pour venir travailler à Chasseneuil.



Jean Pierre Raffarin en discussion avec Lin Cheng, Responsable Europe de ZTE

Des réponses aux questions des opérateurs

Alors quels sont les apports d'une telle technologie ? En premier lieu, les opérateurs bénéficient d'une plus grande capacité de ressources spectrales. En France, les deux bandes fréquences attribuables seront 800 Mhz et 2,6 Ghz, la première a la particularité d'avoir une meilleure couverture (elle sera donc plus adaptée pour un milieu rural). La seconde sera privilégiée pour un milieu urbain, car elle donne une plus grande capacité. L'autre point avantageux pour cette technologie est la possible réutilisation des points hauts, ZTE a montré dans ses laboratoires des équipements capables de gérer plusieurs types de signaux (3G, Wimax, LTE) via une solution baptisée Software Define Radio.

Illustration : Pierre Eisenmann, directeur de la division Wireless réalise les tests de LTE

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L'objectif est à la fois d'émettre plus facilement, mais aussi pour l'opérateur d'obtenir des informations très rapidement (de l'ordre d'une milliseconde) en voie de retour et d'allouer dynamiquement des ressources à l'utilisateur. Les stations de base ZTE utilisent par exemple la technologie MiMo (Multiple in Multiple out) qui permet d'optimiser le signal en augmentant le nombre d'antennes (4 dans le cas de l'expérimentation). L'optimisation se constate aussi dans le design des équipements installés en complément des antennes relais. ZTE a présenté un équipement qui regroupe 6 anciens nodes (élément actif sur une station de base), cela entraîne une réduction de la consommation électrique importante.



Une reconstitution des stations de bases en laboratoire

Des tests probants sauf pour la voix

Pierre Eisenmann, directeur France de l'unité d'affaire Wireless chez ZTE explique que « le point crucial sera aussi d'améliorer le backhauling, c'est-à-dire le lien entre les antennes relais et le coeur de réseau des opérateurs » et d'ajouter pour cela il sera nécessaire d'installer la fibre optique, un petit appel du pied aux collectivités locales qui investissent dans le très haut débit fixe. Une démonstration a été réalisée ensuite en comparant les débits proposés en 3G et en 4G. Pour l'instant, il n'existe que des clés 4G et le test a certes démontré qu'en situation de mobilité les débits étaient au rendez-vous, mais la qualité de la voix était très relative. Pour connaître les limitations des débits, l'équipementier a lancé simultanément 6 films en streaming en même temps. Les résultats sont sans appel, le téléchargement en 3G est rapidement saturé.

La journée s'est achevée par une table ronde avec le régulateur et l'Université de Poitiers. Cette dernière a vendu la mèche en indiquant que ZTE avait le projet de s'étendre sur le site du Futuroscope pour un centre plus grand. Des opportunités d'emplois qui n'ont pas laissé insensible les universitaires, mais plus encore les élus du Conseil Général de la Vienne venus en forte délégation. Il faut bien préparer l'avenir.


Illustration : Pierre Eisenmann, directeur de la division Wireless réalise les tests de LTE