Les résultats qu'AMD a présentés pour le compte de son troisième trimestre ne feront ni bondir de joie les analystes, ni se lamenter les actionnaires. Autrement dit, ils sont en demi-teinte, affichant des taux de croissance à deux chiffres pour les revenus et le bénéfices, tout en pâtissant, comme ceux d'Intel, de la guerre des prix que se livrent les deux concurrents. Sur les trois derniers mois, le chiffre d'affaires s'élève à 1,33 Md$. S'il apparaît en recul par rapport au 1,52 Md$ engrangé au cours de la même période de 2005, il convient de relativiser cette différence. Ainsi, les revenus publiés il y a un an incluaient le produit de la division mémoires flash Spansion, dont AMD s'est séparé en décembre 2005. A périmètre comparable, le chiffre d'affaires du fondeur est donc en croissance : il progresse de 32% sur un an. Même tendance en ce qui concerne le bénéfice net qui s'établit à 134 M$, soit une hausse de 76% par rapport au T2 2005. La progression de ces deux principaux indices, qui détonne fortement de ceux publiés hier par Intel (CA et bénéfice en recul de respectivement 12,6 et 35%), est "due à la forte demande pour toutes les gammes de processeurs", selon le directeur financier Robert Rivet. Le produit des ventes de CPU ont ainsi augmenté séquentiellement de 18% à la faveur de l'engouement pour les ordinateurs portables engendrant une forte demande en Turion 64. Parallèlement, AMD a enregistré des ventes record d'Opteron, portées par l'adoption massive de la technologie bicoeur par les consommateurs. Comme Intel, AMD pâtit de la guerre des prix Si les ventes progressent, la guerre des prix que se livrent Intel et AMD a des conséquences importantes sur les résultats. Ainsi, malgré la demande soutenue pour les processeurs AMD, la gamme destinée aux PC de bureau voit ses revenus stagner sur un an. Et ce, en dépit d'une hausse des ventes en volume. Surtout, les prix toujours plus bas conduisent le groupe à publier une marge brute en recul. Alors qu'elle atteignait 55,4% il y a un an, elle ne s'élève plus qu'à 51,4% et inquiète les analystes. Sans tarder, la valeur du titre a décroché de plus de 10% à Wall Street. Plusieurs signes sont toutefois encourageants pour l'avenir proche d'AMD. Le rachat du fabricant de processeurs graphiques ATI devrait être finalisé le 23 octobre et permettre au fondeur d'élargir son offre. Il serait ainsi question de la mise en place d'une plate-forme de référence pour portables, sur le modèle Centrino d'intel. Ce mouvement pourrait aider AMD dans sa conquête de nouvelles parts de marché. En un an, le poids du numéro deux des processeurs s'est considérablement renforcé au détriment de son rival, passant de 18% à 27% entre les deuxièmes trimestres 2005 et 2006. Un écart qui devrait continuer de se réduire en 2007 grâce à l'accord passé en mai avec Dell visant à équiper les machines du premier vendeur mondial de puces AMD.