( Source EuroTMT ) Nokia a réservé une sacrée surprise aux analystes. En difficulté sur le marché de la téléphonie mobile, notamment en raison de l'accroissement de la concurrence sur le segment des smartphones, et plombé par les pertes de sa filiale Nokia Siemens Networks (équipementier pour les télécoms), le groupe finlandais a surpris les investisseurs en dévoilant des comptes trimestriels bien meilleurs que prévu. Reste que Nokia doit encore relever deux défis de taille : améliorer ses performances sur le marché des mobiles aux États-Unis et résister à la progression des dragons asiatiques. Dans un marché de la téléphonie mobile qu'il estime en hausse de 8 % sur l'année 2009, et qui aura vu 329 millions de terminaux vendus tous constructeurs confondus au quatrième trimestre 2009, Nokia annonce une progression de 17 % de ses ventes de mobiles. Il a commercialisé ainsi 126,9 millions d'unités (+17% par rapport à fin 2008). Qui plus est, cette bonne performance est à mettre au compte de sa gamme smartphones : 10,7 millions de séries N et E vendus, soit une hausse de 1,8 millions d'unités. Selon le groupe, il aurait regagné des parts de marché dans ce segment atteignant 40 %, contre 35 % de part de marché lors du trimestre précédent. Notamment grâce aux bonnes ventes du N97 mini selon Franscico Jeronimo, analyste chez IDC. Reste que le prix moyen des terminaux mobiles vendus s'élèvent à 63 €, soit une baisse de 8 € par rapport à l'an passé. Les analystes ont mésestimé la réactivité du finlandais Une évolution inattendue pour les analystes qui pronostiquaient tous une poursuite de la dégradation de ses positions dans les smartphones. En valeur, Nokia affiche une stabilité des revenus de sa division terminaux et services à 8,2 milliards d'euros. Mieux, le résultat opérationnel de cette branche est en progression de 14,9 % et atteint 1,2 milliard. En revanche, pour l'ensemble du groupe, le point noir demeure toujours Nokia Siemens Networks : la filiale spécialisée dans les équipements pour réseaux mobiles affiche une baisse de 16 % de ses revenus trimestriels à 3,6 milliards d'euros et un résultat opérationnel à peine positif (17 millions d'euros). Et l'avenir ne devrait guère être plus souriant. Dans une analyse récente sur le secteur des équipementiers télécoms, la Société Générale notait ainsi que 2009 avait été une année noire pour Nokia Siemens Networks, qui avait perdu à la fois des parts de marché et de l'argent. Pourtant, les chiffres du marché ne semblent pas aussi noirs que ne le disent les équipementiers occidentaux. Selon la Société Générale, la valeur totale à l'échelle de la planète des contrats conclus en 2009 dans la téléphonie mobile aura atteint 17,6 milliards de dollars, contre 14,1 milliards en 2008. [[page]] Cependant, une bonne partie (quelque 50 %) a été conclue en Chine, où les opérateurs mobile ont favorisé leurs équipementiers nationaux (Huawei et ZTE). Et pour la Société Générale, la stratégie affichée par la direction de Nokia Siemens Networks qui veut faire croître l'activité de l'entreprise ne peut passer que sur une baisse des prix pour s'aligner sur la concurrence des équipementiers chinois, mais aussi d'Ericsson. Ce qui pourrait se traduire par de nouvelles pertes pour l'équipementier. Cette situation est assez comparable à celle d'Alcatel-Lucent, qui aura réalisé pourtant un parcours apparemment meilleur en 2009. Le groupe franco-américain aurait gagné pour 2,2 milliards de contrats, en hausse de 60 % par rapport à 2008. Mais comme le note la Société Générale, cette hausse provient pour l'essentiel du contrat LTE (4ème génération mobile) conclu avec Verizon. En revanche, Alcatel-Lucent aurait une part de marché 3G inférieure à sa part de marché 2G. La question de l'avenir des deux équipementiers européens n'est donc toujours pas résolue. D'autant que même le leader Ericsson est menacé par la concurrence chinoise comme le montrent les nombreux tests LTE réalisés par Huawei auprès de bons clients du groupe suédois. Et des rumeurs circulent déjà dans l'industrie affirmant que Nokia pourrait vouloir se défaire de sa participation dans sa filiale commune avec Siemens.