«Au milieu de l'impression générale d'optimisme qui a accompagné les résultats de la première moitié de cette année, il y a aussi des raisons de se méfier de l'exubérance excessive», souligne Stephen Minton, vice-président Worldwide IT marchés et stratégies chez IDC dans un communiqué. Explications : les entreprises se montrent encore prudentes, elles redoutent une nouvelle récession, leurs processus de décision restent longs, nombre d'entre elles ont même mis en place des plans d'urgence pour les douze prochains mois et devraient suspendre certains projets informatiques.

Non seulement l'investissement informatique n'est pas garanti pour les prochains mois, mais le climat économique d'ensemble reste incertain souligne IDC.  La dette en Europe, le déclin des plans de relances, les taux de chômage élevés pourraient entraîner une nouvelle récession fin 2010 ou début 2011. Cette inquiétude concerne l'Europe, les Etats-Unis et le Japon. « La confiance des entreprises et des marchés boursiers est encore fragile, et une autre vague de panique dans le secteur bancaire ne peut pas être écartée » note Anna Toncheva, gestionnaire de programme et économiste marchés chez IDC IT.

Les trois prochains mois seront décisifs

Deux phénomènes opposés se produisent, relève IDC. D'un côté, une forte demande en produits et services IT, elle a entraîné la reprise du début 2010, de l'autre une éventuelle perte de confiance dans l'économie mondiale. Les trois prochains mois seront décisifs pour déterminer laquelle de ces deux tendances l'emportera sur l'autre.

Cette étude fera l'effet d'une douche froide. Les résultats enregistrés au premier semestre incitaient pourtant à un certain optimisme. Entreprises, gouvernements et consommateurs ont investi en serveurs PC et réseaux. IDC a même relevé ses prévisions de dépenses IT annuelles pour  2010 à 1,51 $ milliards, soit une croissance de 6% en monnaie constante. Les dépenses de matériel augmenteraient de 11% à 624 millions de dollars, tandis que les logiciels et les dépenses des services sont appelé à augmenter respectivement de 4% et 2%. Les fournisseurs en ont profité ; leurs résultats reflètent non seulement un rattrapage par rapport à 2009, mais aussi une réelle reprise sur les six premiers mois de l'année. Une reprise qui reste à confirmer.