Autodesk annonce aujourd'hui l'acquisition du Français Realviz, éditeur de plusieurs outils de traitement d'images 2D et 3D (le montant de l'opération n'a pas été dévoilé). Le Californien a été séduit par les technologies de cette spin off de l'Inria créée il y a dix ans à Sophia Antipolis. Les logiciels de Realviz réalisent du traitement d'image aussi bien pour les secteurs des médias et du spectacle que pour l'industrie automobile ou aéronautique. Une transversalité indispensable pour Autodesk dont la stratégie consiste désormais à exploiter dans le monde de l'industrie manufacturière les progrès gigantesques de la 3D pour le jeu, le cinéma ou la télévision. L'éditeur d'Autocad, de Maya et de 3DSMax intégrera les trois grandes technologies de base de Realviz dans tous ses produits. Le catalogue du Français comprend en effet Stitcher pour réaliser des panoramas à partir de plusieurs photos, ImageModeler pour récupérer les modèles 3D d'objets du réel à partir de photos ou encore Movimento pour le 'motion capture' (capture de mouvements dans la réalité virtuelle) sans capteurs. Kynogon, acheté en février, devient la division middleware 3D « Nous n'achetons pas Realviz pour son chiffre d'affaires, mais pour son savoir-faire, insiste Marc Petit, vice-président de la division media et entertainment d'Autodesk. Les technologies sont importantes et l'équipe est talentueuse. » Dans le même ordre d'idée, Autodesk avait d'ailleurs acquis en février un autre Français, Kynogon, éditeur d'un outil pointu de middleware destiné à donner une capacité de mouvement et un comportement à des personnages 3D. Là encore, ce sont l'expertise technique et les compétences de l'entreprise qui ont séduit Autodesk. [[page]] Autodesk annonce d'ailleurs que les dirigeants et l'équipe de Kynogon auront la charge d'une nouvelle activité transversale consacrée au middleware de la 3D. « Nous avions fait une petite entrée dans ce monde avec notre offre de simulation corporelle complète Human IK, rappelle Marc Petit. Nous voulons désormais en faire une activité à part entière. » A noter que les équipes de Realviz comme celles de Kynogon resteront en France. Les grands succès du jeu sont réalisés avec des outils Autodesk « C'est dans le jeu que l'on trouve aujourd'hui l'innovation, insiste Marc Petit. Dans le logiciel bien sûr, mais aussi dans le matériel avec l'ultra puissante PS3 par exemple. » Autodesk ne se prive pas de rappeler que ce sont ses logiciels qui ont servi à écrire la plupart des grands succès actuels du jeu. Et qu'il aura, de fait, une longueur d'avance dans la course à l'exploitation des techniques du jeu dans le monde industriel. D'autres s'y essaient néanmoins. Dassault Systèmes, numéro un mondial du PLM, issu du monde de la CAO, ne cesse de caresser le monde des images 3D et de la réalité virtuelle. Mais pour Marc Petit, le Français partant de l'industrie manufacturière et allant vers le jeu, aura une tâche bien plus compliqué qu'Autodesk qui parcourt le chemin inverse. Cela dit, Autodesk ne lâche pas complètement la proie pour l'ombre, l'industrie manufacturière pour le jeu. Pour preuve, il vient tout juste d'absorber, lundi, le très sérieux Moldflow, spécialiste de la simulation de moulage plastique.