Frabrice Alessi : EBP a récemment lancé des outils complémentaires de ses produits existants. En parallèle, la société a mis sur le marché son premier logiciel décisionnel. Pouvez-vous nous présenter ces nouveautés ?

Frédéric Dannery : Le mois d'août dernier a été une période riche de lancements de nouveaux produits. Nous avons notamment livré EBP Demat', un service de dématérialisation des factures d'achats en mode SaaS et payable sous forme d'abonnement annuel. Ses fonctionnalités sont accessibles aux utilisateurs des versions les plus récentes de nos logiciels de comptabilité. L'outil est capable de reconnaître les données d'une facture numérisée et de procéder automatiquement à leur saisie dans le logiciel de comptabilité. En outre, les documents numérisés d'où sont extraites les données peuvent être conservés pendant 10 ans sur le cloud Azure de Microsoft. Ils sont re-consultables facilement grâce à des fonctions de recherche avancée.

L'autre nouveauté lancée cet été est GesCom Mobile. Il s'agit d'une application pour tablettes, compatible, comme on peut se l'imaginer, avec nos logiciels de gestion commerciale. Cet outil permet à un commercial en déplacement de saisir des devis, des commandes et des factures de ventes en mode connecté et déconnecté. Les documents créés se synchronisent automatiquement avec notre logiciel de gestion commerciale.

Le troisième et dernier produit que nous avons mis sur le marché est « Analyse et Décision ». Avec lui, c'est la première fois qu'EBP livre un logiciel décisionnel. Il est destiné aux dirigeants d'entreprises qui veulent disposer de tableaux d'analyse en temps réel pour faire leurs choix. Les informations qu'il exploite sont puisées dans les bases de données de nos autres applications.

Si septembre est donc un temps fort pour EBP et ses revendeurs, janvier devrait l'être au moins autant avec l'entrée en vigueur de la DSN (déclaration sociale nominative). Les entreprises sont-elles prêtes ?

Pour resituer les choses, il faut expliquer que jusqu'ici les entreprises devaient déclarer une fois par an leurs charges sociales (DADSU), en plus des déclarations mensuelles ou trimestrielles. A compter de janvier prochain, tout sera centralisé chaque mois par la DSN et la DADSU va donc disparaitre. C'est une véritable révolution pour les utilisateurs de logiciels de paye, et une bonne opportunité commerciale pour les revendeurs. Les entreprises vont en effet devoir procéder à une mise à jour de leurs applications et souscrire à au moins une journée de formation pour être capables de paramétrer le logiciel. Les éditeurs sont prêts depuis longtemps pour la DSN. Les clients, eux, attendent comme d'habitude le dernier moment. Il y a fort à parier que nos partenaires vont connaître un pic d'activité en janvier 2016, sans parler du fait qu'il y aura en plus des retardataires parmi les entreprises.[[page]]

Historiquement, EBP proposait ses logiciels aux petites entreprises. Cela fait maintenant cinq ans que la société a lancé sa ligne PME pour cibler les organisations de 20 à 250 salariés. Où en est votre développement auprès de ce segment de clients ?

Même si le lancement de la ligne PME date de plusieurs années maintenant, les ventes de ces solutions connaissent toujours une croissance de chiffre d'affaires de l'ordre de 30% par an. Nous avons bâti un réseau de revendeurs certifiés qui a l'exclusivité de leur commercialisation. Il est aujourd'hui constitué de 200 revendeurs qui génèrent actuellement 60% du chiffre d'affaires global issu de nos ventes indirectes. Les 40% restant proviennent de l'activité des revendeurs de nos logiciels pour petites entreprises (PE). Nous sommes contents d'être aujourd'hui un acteur reconnu sur le marché des PME car cela n'était pas gagné d'avance.

EBP a commencé à livrer des versions SaaS de ses logiciels en février 2013. Quels sont les résultats de vos ventes sur ces produits ?

Nos résultats sur le marché du SaaS sont encore modestes. Ils ne représentent qu'environ 10% de nos ventes indirectes et nous équipons jusqu'à présent 5 000 utilisateurs. Il faut bien comprendre que la stratégie d'EBP n'est pas de faire passer ses clients au SaaS à tout prix. Certes, ce mode de consommation des logiciels représente l'avenir et a un véritable intérêt pour les PME. Mais, il y a encore un très gros marché pour les licences et l'intérêt du SaaS varie en fonction des applications concernées. A titre d'exemple, les entreprises qui utilisent un logiciel comptable préfèrent disposer des applications sur leurs PC, notamment parce que le comptable d'une entreprise est rarement mobile. Dans le domaine de la gestion commerciale, en revanche, l'intérêt est évident. Et pour les clients qui veulent profiter du modèle tarifaire du SaaS tout en utilisant des applications on-premise, nous proposons ces dernières en mode souscription.