Le segment des serveurs n'est plus un refuge de la valeur ajoutée. Les résultats que vient de publier Gartner pour le 3ème trimestre font apparaître une baisse historique du chiffre d'affaires : - 5,4 % par rapport à la même période de 2007. Si la baisse en elle-même ne surprend pas les constructeurs, c'est l'écart croissant entre la progression en volume et le recul en valeur qui inquiète l'industrie IT. En nombre d'unités, HP reste le leader incontesté, avec une part de marché de plus de 31%. Cela ne signifie pas qu'il est épargné, au contraire : alors qu'il affiche la plus forte progression en volume parmi les grandes marques de serveurs (+ 11,4%), il enregistre une baisse de 3,9% en valeur. Le différentiel de croissance entre volume et valeur dépasse ainsi 15 points. C'est un record dans le domaine des serveurs. Si le constructeur est peu prolixe sur le sujet, l'explication est logique et connue de tous : son succès commercial est d'abord lié à l'importance de ses ventes de serveurs d'entrée de gamme. Deuxième acteur du marché en volume, Dell ne pavoise pas davantage : sa modeste croissance en unités (+ 3,3%) conduit à une baisse de 5,2% du chiffre d'affaires. IBM, débarrassé de son entrée de gamme, pèse 30% du marché en valeur [[page]]En résumé, tous les constructeurs enregistrent des reculs en revenus. Et pour comprendre comment ils imaginent recréer de la valeur autour des serveurs, il est intéressant de revenir sur le cas IBM. Bien sûr, les plus critiques pourront dire que le géant a reculé de 4,2% en valeur au troisième trimestre, mais il a également baissé de 3,5% en volume. Le différentiel entre les deux est inférieur à 1%, ce qui signifie que la dégradation de la valeur est quasiment nulle. IBM ne vend désormais que des serveurs moyen et haut de gamme, le reste étant désormais le problème de Lenovo. Résultat, IBM n'a pesé que 13,3% du marché en volume, mais plus de 30% en valeur ! Sur ce marché, plusieurs challengers sont en train de s'aligner sur cette stratégie, à l'instar de Fujitsu, Dell ou NEC. « Nous donnons clairement la priorité aux formats « lames » ou « racks » pour limiter la décroissance en valeur, explique Emmanuel Mouquet, Directeur des Partenaires de Dell pour l'Europe du Sud. Cette évolution est possible grâce à notre positionnement fort sur la virtualisation et la consolidation des architectures ». Le Texan met désormais en avant des bundles de virtualisation dont le prix va de 5 000 à plus de 80 000 euros et précise au passage que « plus de 25% des ventes de serveurs passent d'ores et déjà par les partenaires ». L'exception Sun Microsystems La virtualisation est également une priorité pour NEC : « Ce ralentissement n'est pas une surprise car les serveurs sont généralement intégrés à des projets importants, qui sont aujourd'hui reportés, explique Hervé Le Fell, Directeur Général de NEC France. Les principaux arguments que nous avons concernent la tolérance de panne et la haute disponibilité dans un contexte de virtualisation ». Ce panorama ne peut être complet si on ne parle pas de l'exception Sun Microsystems : ses livraisons de serveurs progressent de près de 3% mais son chiffre d'affaires chute de 13,7%. C'est la plus forte baisse sur ce marché. Cela étant dit, il est le seul a avoir une part de marché en valeur quasiment trois fois supérieure à sa part de marché en volume (9,1% contre 3,5%). Certains le font donc exprès...