« L'informatique d'entreprise va changer et il faut que nous y occupions une place centrale », a déclaré Jeff Jaffe, directeur technique de Novell, en ouverture de Brainshare, la conférence utilisateurs de l'éditeur (qui s'est tenue à Salt Lake City, du 16 au 21 mars). Avec un maître mot, pourtant déjà maintes fois utilisé par de nombreux fournisseurs, « l'agilité », qui sera particulièrement déclinée sur la gestion des règles et des identités, au sein de l'offre d'infrastructure de Novell. Devant les quelque 5 500 participants, l'éditeur de Suse Linux a déroulé une nouvelle stratégie, baptisée Fossa, qui permettra aux entreprises de mixer et d'associer des machines physiques et virtuelles, en conjonction avec des outils d'administration (Novell ZENworks), des services de gestion d'identité, des logiciels de collaboration et des systèmes d'exploitation Open Source. Une annonce qui préfigure des améliorations sur son offre Linux, sur ses solutions de virtualisation (rachat de PlateSpin), sur les outils d'orchestration, de gestion des procédures et des identités, de la conformité, etc. Ron Hovsepian, le PDG de Novell, a de son côté mis l'accent sur l'optimisation des outils destinés aux postes de travail et aux serveurs, avec l'objectif de les intégrer dans les plateformes plus étendues développées par IBM et Microsoft. « Nous nous positionnons comme un composant au sein de ces grandes infrastructures d'entreprise, dans lesquelles nous voyons quels manques nous pouvons combler », a-t-il indiqué. [[page]] Optimiser Suse Linux pour la virtualisation Dans le cadre de Fossa, le système d'exploitation Suse Linux Enteprise devrait notamment intégrer les dernières technologies de virtualisation. Novell a également indiqué qu'il comptait s'appuyer de façon importante sur les travaux de la communauté OpenSuse. Toujours aux chapitres Linux et virtualisation, rappelons que Brainshare a été l'occasion d'annoncer le renforcement de la collaboration avec SAP. Suse Linux sera en particulier optimisé pour l'infrastructure de centre de données de l'éditeur de progiciels de gestion. Plus globalement, Fossa semble être un moyen pour Novell de rationaliser l'utilisation conjuguée de ses différentes offres d'infrastructure, de Linux à ZENworks, dans ce qui pourrait être appréhendé comme une seule et même architecture. Toutefois, le développement d'une infrastructure adaptable et flexible n'est par une démarche révolutionnaire. HP, IBM et Microsoft ont oeuvré dans ce sens depuis plusieurs années. Mark Levitt, analyste chez IDC, se demande si ce que Novell veut réaliser avec Fossa est fondamentalement différent de ce que les autres fournisseurs font déjà. « Cela ressemble davantage à une mise au point interne sur la vision stratégique et la feuille de route. Je ne pense pas que Fossa apporte un changement radical. Il s'agit plutôt de valider la direction qui a été choisie. »[[page]] Déployer à la demande Au coeur de Fossa, Novell veut utiliser les capacités de modularité de Linux pour créer ce qu'il appelle des « distributions physiques » (Distros), qui seront en fait des systèmes d'exploitation hôtes tournant sur des serveurs physiques. L'autre composante étant les distributions virtuelles (Virtual Distros), qui intégreront un système d'exploitation « invité », soit Windows, soit Linux, ainsi que le middleware et l'application. Les distributions virtuelles présenteront tous les standards permettant de se raccorder aux solutions d'administration, ainsi qu'aux outils de gestion des identités et de mise en conformité de Novell. Les éditeurs indépendants pourront ainsi coupler leurs applications aux Virtual Distros afin que les entreprises puissent les déployer. Ces Virtual Distros pourront être installées sur un serveur, puis copiées et déployées à la demande, de façon dynamique, en fonction des besoins.