Si plusieurs technologies existent dans l’informatique quantique, celle de la start-up française C12 basée sur des nanotubes de carbone est prometteuse. Raison pour laquelle elle vient d’obtenir une subvention de 13,9 M€ accordée par Bpifrance dans le cadre du plan France 2030. « Nous sommes dans une phase où nous avons démontré les différentes briques de notre R&D », explique Pierre Desjardins, co-fondateur et directeur général de C12. « Il faut maintenant passer à la phase d’industrialisation et ce financement va nous aider à cela », ajoute-t-il. On se souvient qu’en 2024, C12 avait levé 18 M€.
La jeune entreprise lance donc le projet Qartiq (qualité, accélération et reproductibilité des technologies pour une informatique quantique fiable et à grande échelle) qui va durer deux ans. Il vise à éprouver l’ensemble de la chaîne qui mène à l’industrialisation, « la création de la puce en elle-même, l’écosystème logiciel avec des API,… » explique Pierre Desjardins. C12 dispose d’un laboratoire et d’une ligne de produit dans le centre de Paris. L'objectif au bout de ces 24 mois est d'avoir un système quantique universel, compact et tolérant aux erreurs, glisse-t-il.
Amélioration du temps de cohérence et bus quantique
Sur la plan technologique, C12 utilise le carbone, car il s’agit d’une matière extrêmement pure, qui protège et isole un électron de son environnement. Il est ainsi possible de contrôler le spin (mouvement) du qubit et éviter ainsi les perturbations. « En 2025, nous avons publié dans Nature un papier montrant un record du monde dans le temps de cohérence à 1,3 microseconde », glisse Pierre Desjardins. Ce dernier représente la durée pendant laquelle le système garde son état quantique sans perturbations. Des avancées ont également été réalisées dans « l’interconnexion entre les qubits même quand ils sont éloignés via un bus quantique », avoue-t-il. Ce lien se fait par l’intermédiaire de photons optiques et de radiofréquence.
Au-delà de la R&D, C12 travaille avec plusieurs sociétés « pour développer les algorithmes et trouver les besoins métiers », souligne le co-fondateur. Il cite par exemple Air Liquide sur un cas d’usage de fourniture de gaz pour l’industrie des semi-conducteurs ou celui de la défense avec Thales dans le domaine des radars ou Dassault Aviations pour la modélisation des mécanismes des fluides.