La « petite » société bordelaise a pris de l'embonpoint ces dernières années avec le rachat de toutes les agences (sauf Paris) d'ARES. En passant de 23 millions à un peu plus de 59 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2010, le PDG, Nicolas Leroy-Fleuriot s'est logiquement interrogée sur la création de son propre datacenter. Denis Damey, directeur de la division infogérance, rappelle les différents métiers de Cheops Technology « les infrastructures (comprenant PCA et PRA, supervision, ainsi que plusieurs compétences AMOA (avec la reprise des activités d'ARES), la modernisation technologique (migration vers Unix et Windows, virtualisation du poste de travail, etc.) et enfin l'infogérance ». Pour l'ensemble de ces expertises, la société d'ingénierie d'infrastructures informatiques dispose d'un réseau de partenaires relativement restreint et de toutes les certifications (HP Gold sur la partie datacenter, Microsoft Gold sur la branche réseau, etc.)

Un datacenter millésimé APC

Il y a donc deux ans, le dirigeant de Cheops Technology a choisi de tenter l'aventure en créant son propre datacenter. Son implantation a été choisie en même temps que le nouveau siège social de la société, sur la commune de Canéjan, dans la banlieue bordelaise. Denis Damey explique que pendant cette période « nous avons appris beaucoup de chose sur le sujet des datacenters, y compris sur l'aspect efficience énergétique ». Car cet aspect-là est important pour Nicolas Leroy-Fleuriot.  Le datacenter comprend donc 3 salles blanches, consommant jusqu'à 20 KvA par rack. En ce qui concerne la fourniture d'électricité, Cheops Technology a misé sur son propre transformateur de 15 000 volts alimenté par deux liaisons électriques distinctes. Un groupe électrogène a été implanté d'une capacité de 6000 l de fuel et d'une puissance de 650 KvA (soit une autonomie de 48h). En matière de PUE (Power Usage Effectivness), Denis Damey admet « aujourd'hui, nous sommes à 2,3, mais les salles ne sont pas remplies et notre ambition est d'atteindre 1,6 ou 1,7 avec une consommation de 7 à 8 KvA par rack». Pour cela, la société d'Aquitaine a misé sur APC avec son offre InfraStruXure, ainsi que sur les logiciels pour optimiser la consommation énergétique. Sur l'aspect sécurité, le datacenter est relié en fibre optique redondé (pour éviter les coups de pelleteuse) avec un datacenter appartenant à SFR, pour assurer les réplications synchrones. A l'intérieur, l'accès aux salles se fait par reconnaissance « veineuse » (à partir de la pression sanguine) et une équipe est en charge de la maintenance 7j/7. L'investissement final pour la réalisation de ce projet de datacenter de classe Tier 3 est de 3,5 millions d'euros.

Une offre de cloud computing

Après la mise en place d'un tel projet, le développement d'offres informatiques à la demande semblait naturel. Baptisé icod (Infrastructure Cheops On Demand), cette offre se décline en production (puissance de calcul, stockage, etc.), PRA, PC (pour fournir des VM ou de la virtualisation des postes de travail) et enfin Back-Up (stockage à la demande). Cheops Technology a fait le choix d'HP pour les différents équipements informatiques de son datacenter. Encore récente, Thierry Loiseau, responsable des opérations est très optimiste sur l'offre icod, « nos clients sont très intéressés par ces solutions, qui leur donne une grande flexibilité et une réduction des coûts ».
Outre la montée en puissance dans le cloud, Cheops Technology souhaite étendre et se renforcer dans les datacenters. Denis Damey estime qu' « un deuxième datacenter toujours dans la région de Bordeaux à moins de 40 km aurait du sens pour améliorer la réplication asynchrone et mieux gérer les PCA et PRA. Enfin, un autre à 500 km pour pallier à des sinistres majeurs pourrait aussi voir le jour ».