Citrix est le premier acteur de l'industrie à présenter une approche de bout en bout de la virtualisation : du poste client au serveur. Adossé au rachat de XenSource qu'il vient de finaliser, le spécialiste de ce qui fut longtemps appelé le client léger, a depuis progressivement étoffé sa panoplie technologique pour découpler suivant les besoins le matériel du logiciel (OS et applications). Il est désormais question de mise à disposition d'applications (application delivery). Aujourd'hui, le savoir-faire en virtualisation de XenSource permet à Citrix d'annoncer deux lignes de logiciels qui toucheront à la fois le poste client (XenDesktop 2.0, promis pour mi-2008) et le serveur (XenServer, ex-XenEnterprise 4.0). Les 1000 clients de XenServer / XenEnterprise le placent en numéro deux de la virtualisation des serveurs, mais à des années lumière de VMWare et de ses 20 000 clients. Une autre façon de voir les choses, celle qui a fondé le rachat de XenSource par Citrix, est de prendre en compte les 200 000 clients/ 70 millions d'utilisateurs de cet éditeur qui se démarque par un cocktail unique fait de technologies, d'une réputation bien établie et d'un solide réseau de distribution. Sans oublier les liens privilégiés, eux aussi uniques en leur genre, qu'il a su maintenir avec Microsoft. [[page]] Une offre attendue sur le poste client C'est probablement avec XenDesktop 2.0 que Citrix se démarque le plus. D'ici six mois, cette offre de virtualisation du poste client viendra s'insérer dans l'ensemble des solutions déjà existantes qui vont du client écran-clavier au streaming/provisionning d'applicatifs et de système d'exploitation. Sans oublier, non plus, NetScaler, outils d'accélération réseau. Si Citrix parvient à mettre rapidement en place une offre cohérente et modulaire, elle pourra faire pièce à celle de VMWare. C'est d'ailleurs la seule dans ce cas aujourd'hui, tellement la concurrence est absente. A commencer chez Microsoft. Il y a bien sûr l'arrivée de Viridian pour Windows Server 2008 d'ici neuf bons mois, mais aucune vision stratégique d'envergure ne vient étoffer ce produit, en particulier au niveau client. Un tel silence est étonnant. Ailleurs, c'est le même dénuement stratégique apparent. IBM n'a rien annoncé et, chez HP, on ne trouve que le rachat de Neoware, un client léger sous Linux, comme indice. C'est faible. Vers l'explosion du marché Pourtant, les enjeux techniques et économiques sont énormes. Les premières études sur les différents marchés autour de la virtualisation dessinent une explosion qui devrait avoir de profonde conséquence sur l'architecture des systèmes d'information. L'étude réalisée par IDC jusqu'à horizon 2011 fait ressortir d'impressionnants taux de croissance : de moins de 3 Md$ aujourd'hui, l'ensemble devrait dépasser les 7 Md$ en 2011. La virtualisation des serveurs, dont VMware est aujourd'hui le champion s'arrogera une part prépondérante (plus de 3 Md$) en 2011 alors qu'elle oscille autour de 1 Md$ cette année. La virtualisation du poste client, qui arrive en tête aujourd'hui avec près de 1,5 Md$ de CA, dont la majeure partie revient à Citrix, dépassera les 2 Md$ de CA en 2011. Ce que les analystes voient surgir, c'est la virtualisation d'applications. De quelques centaines de millions de dollars aujourd'hui, cette activité devrait se hisser autour de 1,5 Md$ en 2011. Même si ces chiffres risquent fort d'être affinés, ils montrent l'ampleur des bouleversements techniques et organisationnels qui attendent les DSI dans les trois ans à venir.