Oracle a organisé courant novembre à Paris une session de rattrapage pour ceux qui n'auraient pas su apprécier toutes les annonces middleware de cet été. L'éditeur a ainsi pu présenter tranquillement à ses clients et partenaires français le travail réalisé en un an sur l'offre Fusion Middleware 11g R1, suite à l'acquisition de BEA et à l'élaboration de la feuille de route commune. Des présentations de clients ont illustré le discours ; en particulier, il fut ainsi possible de voir un cas d'utilisation concret de l'offre Coherence, autrement dit le « inMemory data grid » (grille de données en mémoire) d'Oracle. Responsable de la stratégie produit au niveau EMEA, Régis Louis a articulé son discours autour de « 5 axes majeurs : le développement, avec Jdeveloper, la SOA, avec SOA Suite, les interfaces utilisateurs, avec Web Center Suite, le déploiement, avec Application Grid et WebLogic Suite, et la gestion des identités, avec Identity Management ». Surtout, Régis Louis a montré les muscles, afin de bien souligner les efforts permis par la puissance d'Oracle : « 1987 projets de développement individuels, 7350 années/homme d'ingénierie, 13 millions d'heures d'assurance qualité et tests, 4500 ingénieurs dans l'équipe middleware soit trois fois plus que pour la base de données, 5420 améliorations axées sur les besoins clients... » Parmi ces améliorations, justement, on peut noter une nouvelle version du framework ADF (Application Development Framework), qu'Oracle utilise lui-même, a souligné Régis Louis, pour développer les Fusion Apps (l'offre progicielle en architecture de services). Un portail pour les mash-up des utilisateurs métier Toujours sur le chapitre de la productivité des développeurs, Régis Louis a rappelé le rôle du Web Center Framework : « Une structure unifiée pour portail, sites Web, RIA [Applications Internet riches], applications mobiles... » Au-delà, dans cette version, il s'agit aussi de donner une certaine latitude aux utilisateurs métier. Ils ont ainsi la possibilité de puiser dans un catalogue de services pour réaliser des mash-up, activer des services communautaires, etc. « sans passer par le département informatique ». Côté SOA, les efforts ont notamment porté sur une intégration transparente de la gestion des événements, tant pour mettre en place des solutions de type CEP (Complex event processing, traitement des événements complexes) que pour des solutions de type BAM (Business activity monitoring, supervision de l'activité métier). La gestion des identités et des autorisations est également vue comme un élément de SOA, puisqu'il s'agit d'un service disponible pour l'ensemble du système d'information. A noter que l'outil de gestion des identités « enregistre toutes les informations liées à la sécurité dans un datawarehouse, y compris en ce qui concerne la base de données, de façon à pouvoir réaliser des audits ». A la DSIV de la SNCF, Coherence fait le lien entre le mainframe et les PDA sous Windows [[page]] A la DSIV de la SNCF, Coherence fait le lien entre le mainframe et les PDA sous Windows Du point de vue du déploiement, la nouveauté la plus spectaculaire est l'ouverture d'Oracle Coherence à des applications C++ et .Net en plus de Java. Issue du rachat de Tangosol, Coherence est une des plateformes de cache distribué les plus abouties du marché, selon Massimo Pezzini, analyste de Gartner, qui l'a évaluée par rapport aux offres notamment de Microsoft et d'IBM. Le rôle d'un cache de ce type est à la fois de garder les données en mémoire vive pour diminuer les temps d'accès, et d'offrir un front unique à une application désirant accéder à ces données, qui peuvent ainsi être réparties sur plusieurs serveurs. Des responsables de la DSI Voyageurs (DSIV) de la SNCF ont illustré cela avec un exemple tiré de leur programme de dématérialisation. Le but de la SNCF étant de permettre aux gens de voyager sans billet imprimé, il est essentiel que les contrôleurs puissent retrouver n'importe quel billet électronique dans le système d'information. Or, sur un mois, la branche Voyages de la SNCF traite quelque 30 000 trains et 9 millions de passagers... Impossible donc de laisser les contrôleurs interroger le mainframe de façon anarchique. La DSIV a alors choisi de déployer une plateforme de cache distribué. Une fois les données en mémoire, d'autres applications deviennent possibles C'est Coherence 3.5 qui a été retenu, a expliqué David Huguet, architecte SI de la DSIV, car il répondait aux différentes attentes : « Réparti, distribué, compatible Java, et indépendant des technologies amont (le mainframe) et aval (les terminaux Windows Mobile). » Les contrôleurs peuvent ainsi synchroniser leurs PDA avec une base SQL Server, elle-même alimentée par le cache de données contenant les informations issues du mainframe. De cette façon, la DSIV estime avoir réduit le nombre d'accès au système central de 500 000 à 50 000 appels. En outre, sachant maintenant que les données sont en mémoire, il devient possible de les exploiter dans d'autres applications. « Par exemple un rappel des informations liées au voyage par SMS la veille du départ », indique David Huguet. Et si on pouvait en profiter pour avertir d'une grève ou d'un retard...