Lors de la première édition de Dell World se sont succédé sur scène : Michael Dell bien sûr, Paul Maritz (VMware, en illustration principale), Marc Benioff (Salesforce), Steve Ballmer (Microsoft) et Paul Otellini (Intel) et Vivek Kundra, l'ancien CIO des États-Unis. Ce dernier a dressé un auto-bilan très élogieux de ses trois années passées au poste de DSI du gouvernement américain. Un poste fédéral qui lui a permis de mettre de l'ordre dans les systèmes d'informations américains, avec une réduction drastique du nombre de datacenters en service (de 2000 à 1200), une mise en cloud de nombreux services, l'amélioration de l'interopérabilité et la mutualisation des ressources.

Une tâche ardue quand on sait que les dépenses informatiques des États-Unis s'élèvent à 80 milliards annuels et que certains programmes ambitieux comme un ERP fédéral doté d'un budget de 34 millions de dollars n'a jamais fonctionné. Après trois ans et de nombreux aller-retour dans le pays pour sensibiliser les directions informatiques à son projet de créer « une démocratie plus ouverte et plus transparente », M.Kundra a finalement jeté l'éponge pour rejoindre l'Université de Harvard et donné de fructueuses conférences dans tout le pays. Le premier DSI américain voulait ainsi protester contre les coupes budgétaires qu'il avait dû subir.

Virtualiser pour mieux passer au cloud


Après la prestation de Vivek Kundra, les autres interventions étaient pour ainsi dire plus convenues. Paul Maritz, CEO de VMware, a toutefois réussi à captiver son auditoire avec sa présentation sur l'évolution de la virtualisation dans les datatcenters pour aller vers le cloud privé, sur les terminaux mobiles pour bien séparer vie professionnelle et vie privée, et sur le développement et le déploiement d'application sur le cloud. Pour Paul Maritz, «Oracle et Microsoft ne proposent que des environnements fermés qui obligent les clients à piocher dans le catalogue d'un des éditeurs pour développer ses projets». Avec ses solutions (Spring, Cloud Foundry...) et fort de sa position leader dans le domaine de la virtualisation, le CEO ambitionne de proposer la première Open Platform as a Service. Un acronyme de plus dans la jungle cloud donc.

Juste après Paul Maritz, Marc Benioff, le CEO de SalesForce (ci-dessus), n'a pas guère forcé son talent en reprenant presque mot pour mot - petites anecdotes comprises - la présentation effectuée à l'occasion de DreamForce 2011. Une petite déception surtout après les annonces Fusion du dernier OpenWord d'Oracle. Invité de Dell, le bouillonnant Benioff est resté dans les clous pour ne pas froisser le Texan, un des nombreux partenaires d'Oracle.

Migration de VM avec Windows 8 Server


Nouvelle déception avec Steve Ballmer, le CEO de Microsoft (ci-dessous), qui n'a pas dit un mot sur les tablettes Windows 8. L'explication est peut-être tout simplement que Dell n'avait pas de produits basés sur ARM à montrer. Et il n'était bien sûr pas question de promouvoir les produits d'un concurrent. Voilà pourquoi Steve Ballmer s'est concentré sur Windows 8 Server et Hyper-V 3 qui intègrent certaines fonctionnalités aujourd'hui disponibles chez des éditeurs tiers comme Quest Software. Et pour promouvoir les capacités en virtualisation d'Hyper-V 3, un technicien est venu montrer qu'il sera possible de supporter 32 processeurs virtuels avec plus de 100 Go de RAM. La préversion de Windows 8 Server supporte aujourd'hui jusqu'à 512 Go en mémoire et peut gérer un volume de stockage virtuel de 16 To. Une des démonstrations effectuées sur scène consistait à migrer en temps réel et sans interruption de service une machine virtuelle d'un serveur à un autre. Après la keynote, certains responsables informatiques dans la salle se sont montrés très intéressés par cette fonction.



Windows 8 vital pour les ultrabooks


Dernier invité de marque de ce Dell World, Paul Otellini est venu réaffirmer que l'interface tactile allait s'imposer sur les PC au détriment du clavier et de la souris. Mais l'essentiel de ses propos portait bien sûr les ultrabooks, ces portables plus minces et plus légers fortement inspirés du MacBook Air. Le problème reste aujourd'hui les prix de ces PC portables qui reste supérieurs à 1 000 dollars. Le CEO d'Intel espère réussir à baisser le ticket d'entrée des principaux composants pour accompagner le lancement de cette nouvelle plate-forme qui ne sera toutefois jamais aussi bon marché que les netbooks. L'arrivée des tablettes tactiles a laminé le segment de ces petits portables bon marché et bon à rien.

Paul Otellini a indiqué que les ultrabooks n'avaient pas encore été commercialisés en masse, mais qu'ils le seraient un peu plus tard dans l'année. L'arrivée de Windows 8 en 2012 est également un élément clef pour le succès de ces produits, a précisé le dirigeant, soulignant que le prochain système d'exploitation de Microsoft sera critique pour les ultrabooks. « Nous pensons que Windows 8 sur l'architecture Intel, en particulier sur les ultrabooks, vous apportera l'expérience ultime ». Enfin tout du moins jusqu'à la prochaine fois. On avait déjà entendu une histoire similaire avec le duo Windows 7 Starter et netbooks...