La profession dans son ensemble (SSII, éditeurs, conseil en technologie) confirme une croissance 2011 de 3,6% et une prévision de 1,2% pour 2012. Au mois de novembre dernier, le syndicat professionnel parlait de 1%. La progression est pour le moins faible, les membres du Syndicat ne cachent d'ailleurs pas un climat des affaires tendu. Derrière cette tendance globale, le cabinet IDC, qui a réalisé l'enquête (*), remonte des tendances venues des DSI ou des membres du Syntec. Dans le 1er cas, la tendance est plutôt positive, avec les prestataires elle l'est moins.

49% des DSI interrogés prévoient une augmentation de leur dépense informatique externe, 27% une stabilisation, 24% une diminution. Leur propension à externaliser les prestations IT augmente. 39% des DSI prévoient cette progression pour l'externalisation dans le domaine applicatif, 47% voient une stabilisation, 13% une diminution. Pour l'externalisation de l'exploitation, 32% la voient en augmentation, 61% stable, 8% en baisse. L'acquisition de logiciels packagés est en augmentation pour 37% des DSI, stable pour 44%, en baisse pour 19%. Enfin, 56% prévoient d'externaliser les fonctions applicatives, 35% de les stabiliser, 9% de les baisser.

Sans surprise, la mobilité, la modernisation des infrastructures  et l'achat de logiciels en SaaS sont les trois plus puissants leviers de croissance pour les DSI interrogés.

Les carnets de commande sont en amélioration

De leurs côtés, les prestataires sondés par IDC montrent « un niveau d'activité moins dynamique mais toujours positif ».  Les carnets de commande sont en amélioration pour 37% des sociétés, sans changement dans 40% des cas, dégradés pour 23%. La taille des nouveaux projets gagnés est en augmentation pour 25% des sociétés, stable pour 46%, en baisse dans 29% des cas. Le nombre de nouveaux projets gagnés augmente dans 34% des cas, est stable dans 39%, baisse dans 27%. Dernier item, celui du nombre total d'appels d'offres constatés, il est en hausse de 23%, stable dans 29% des cas, mais en baisse dans 48% des réponses.

Ces pourcentages concernent le 1ertrimestre 2012 comparé au 1ertrimestre 2011. L'enquête constate un effet de base défavorable puisque le 1ertrimestre 2011 était positif, et pointe trois facteurs : la diminution de la demande, la pression sur les prix, des cycles de décision allongés. IDC estime que 34 % des adhérents du Syntec Numérique interrogés constatent une renégociation des contrats en cours par les clients, 24% subissent un allongement des délais de paiement, 26% une plus grande difficulté à se faire référencer chez ces clients.


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Achats : le Syndicat dénonce

Guy Mamou-Mani et les dirigeants du Syntec Numérique insistent d'ailleurs fortement sur les politiques d'achat de leurs grands clients.  Depuis un mois, le Syndicat professionnel a mis en place une nouvelle politique. Si l'un de ses adhérents constate une volonté brutale de faire diminuer les prix chez un grand client, il alerte le Syntec Numérique. Celui-ci se déplace au plus niveau, pour rencontrer l'entreprise en question, également au plus haut niveau, mais pas dans un but d'affrontement.

Il s'agit de se parler. « Nous comprenons que des sociétés veulent diminuer leurs tarifs, nous allons les écouter, mais elles doivent comprendre aussi que nous ne pouvons aller au-delà de certains seuils vitaux », explique Pascal Brier, Président de la Commission Communication du Syntec Numérique. « On comprend que le client veut faire des gains de productivité, mais il faut qu'on les partage ».

« On nous demande de baisser les prix, mais c'est la méthode qui pose problème » explique GuyMamou-Mani. « Ce sera du winwin, certaines attitudes, certains comportements d'achat sont devenus trop brutaux. On discute avec toutes les entreprises qui ont ce comportement, on ne cède sur rien. Les DSI, les directions achat, les directions générales que nous rencontrons ont d'ailleurs un bon comportement, il faut aller plus haut pour négocier».

Le Syndicat s'inspire des outils et de l'esprit instillés par Jean-Claude Volot, médiateur national de la sous-traitance et des relations interentreprises au travers de sa Commission. Donc en évitant toute issue judiciaire, au profit d'une négociation et d'un partage de la valeur ajoutée. Un voeux pieux ?

 (Nous reviendrons demain sur l'aspect social de cette conférence)

 (*) L'enquête terrain a été réalisée en février mars 2012 à partir d'une enquête terrain semestrielle menée auprès de 210 dirigeants de PME et ETI, une enquête trimestrielle avec 50 dirigeants de grands comptes, 50 DSI (panel semestriel). Des consultations et tours de table qualitatifs la complètente avec des adhérents du Syndicat, des analystes financiers et marché, des organismes nationaux et internationaux.

 

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