« L'architecture Internet n'a pas bougé depuis 35 ans... ». Cette phrase de Louis Pouzin, un des fondateurs des protocoles TCP/IP résume bien l'état d'esprit dans lequel s'est ouverte la conférence sur le futur d'Internet le 28 juin 2010 lors du forum Atena. Les pieds du réseau mondial sont fragiles et mal protégés comme le confirme Guy Pujolle, professeur à l'Institut de France : « l'Internet est une roue sur laquelle il n'y a quasiment que des rustines ».

L'enseignant émérite propose de revoir la sécurité du réseau en repartant de zéro ou en améliorant ce que l'on fait déjà. Il préconise en tout premier lieu de passer de la traditionnelle architecture en 7 couches du modèle OSI à une architecture en 7 plans (cloud, sécurité, connaissances, pilotage, management et contrôle, virtualisation et données), ce qui induit une plus grande interactivité entre ces éléments, ainsi qu'une plus grande modularité. 

Il suggère par ailleurs une virtualisation intégrale, de disposer d'une intelligence plus collective dans les réseaux.  C'est-à-dire de passer à un autopilotage des réseaux et d'axer le développement sur la mobilité.

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Guy Pujolle propose également de durcir la sécurité d'entrée sur le web. Plus de login, plus de password mais une clé SSL unique comportant toutes les données de sécurité.

Imaginer l'après IP

La problématique d'une architecture post-IP a également été posée. En effet on considère souvent l'IP comme un système d'adressage efficace. Mais peut-on réellement parler d'adresse quand on parle d'IP ? Une adresse est censée nous renseigner sur où, qui et quoi. Or, l'adresse IP ne se contente que d'envoyer un signal à un serveur. Plusieurs solutions existent pour répondre à un remplacement de l'IP actuel et notamment la solution de migrer vers un réseau pair à pair (P2P).  On peut citer aussi le projet ANA (Projet de création d'un réseau autonome), soutenu par plusieurs universités. Ce projet doit permette la formation complètement autonome de noeuds de réseau et de réseaux entiers de manière souple et dynamique.

Une autre réflexion a été émise durant l'événement, celle de la virtualisation totale des réseaux. L'objectif d'une telle évolution serait d'augmenter la modularité des réseaux et donc de rendre la demande de ressources des utilisateurs plus flexibles.