Si le Grenelle de l'environnement a laissé de côté les TIC, le plan France numérique 2012, lui, n'oublie pas le développement durable. Bien sûr, il appuie sur l'angle sociétal avec une volonté évidente de réduire la fracture numérique et de désenclaver les territoires en généralisant l'accès au haut débit. Le télétravail est également évoqué. Une des conséquences d'une telle démarche serait évidemment une réduction des émissions de gaz à effet de serre liés aux déplacements des employés. Mais le rapport consacre aussi deux mesures sur 154 aux liens directs entre TIC et environnement. Les deux aspects du green IT y sont abordés : l'impact des technologies sur l'environnement d'une part, leur utilisation pour ralentir le réchauffement climatique, de l'autre. On pourra bien sûr regretter, mais comme pour le reste du rapport, que peu de mesures concrètes et aucun élément de budget n'apparaissent. Réduire la consommation des datacenters, à commencer par ceux de l'Etat [[page]]Ainsi, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) est-elle chargée de piloter un programme de recherche et d'expérimentation sur l'optimisation de la consommation énergétique des datacenters et de la réutilisation de l'énergie produite. Et en toute logique, l'Etat s'applique la démarche à lui-même en lançant une étude de ses propres centres serveurs pour en réduire l'impact. L'écoconception et le recyclage sont, quant à eux, au programme d'un groupe de travail réunissant, sur la base du volontariat, les « filières des secteurs producteurs de composants et de services [...] en collaboration avec l'Etat. » Le rapport Besson souhaite aussi sensibiliser les utilisateurs aux bons usages à travers des « campagnes de communication communes regroupant pouvoirs publics, secteur privé et associations environnementales de consommateurs. » Le rapport se préoccupe de ces mêmes utilisateurs souvent inquiets des effets possibles sur la santé des connexions sans fil, GSM ou WiFi par exemple. En effet, la protection de l'environnement et de la santé de la population devient désormais un objectif pour l'Arcep, dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Des prix décernés aux entreprises utilisant les TIC pour réduire la consommation énergétique et les émissions de CO2 [[page]]Enfin, le gouvernement crée deux prix. Un prix « green IT » pour le secteur des TIC, et le prix des « TIC au service des cleantech » dans le cadre du Comité d'orientation stratégique des éco-industries (Cosei), créé en juillet à la suite du Grenelle de l'environnement. Les deux prix récompenseront des entreprises utilisant les TIC pour réduire la consommation d'énergie et les émissions de CO2. Co-présidé par « le ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, du secrétariat d'Etat de l'Industrie et de la Consommation, et du secrétariat d'Etat chargé de la Prospective de l'Evaluation des politiques publiques et du développement de l'économie numérique, le jury est composé de capitaux-risqueurs, chercheurs, entrepreneurs, dirigeants de grands groupes. »